Ismaïl Haniyeh, né le 29 janvier 1962 à Al-Shati et mort le 30 juillet 2024 à Téhéran, est un homme d’État palestinien et le chef de file du Hamas, mouvement islamiste, depuis le 6 mai 2017 jusqu’à sa mort. Haniyeh, né dans le camp de réfugiés palestiniens d’Al-Shati au nord de Gaza, a étudié la littérature arabe à l’université islamique de Gaza. Il a rapidement adhéré à la politique militante dès la création du Hamas en 1987.
Expulsion et ascension au sein du Hamas
Après trois ans de prison, le gouvernement de Yitzhak Rabin expulse Haniyeh vers le Liban en 1992. Il rentre à Gaza en 1993, devenant l’homme de confiance et le secrétaire du chef spirituel du Hamas, Ahmed Yassine, assassiné par un missile de l’armée israélienne en mars 2004.
Ismaïl Haniyeh, partisan d’une ligne pragmatique, devient une figure incontournable, intégrant le Hamas à la vie politique palestinienne.
Carrière politique et conflits
En 2005, une trêve de presque un an dans les attentats-suicides est adoptée, permettant le retrait israélien de la bande de Gaza. Après la victoire du Hamas aux élections municipales de 2005, Haniyeh est la tête de liste aux élections législatives de janvier 2006, où le Hamas remporte 74 sièges au parlement palestinien. Le 29 mars 2006, Haniyeh devient Premier ministre de l’Autorité palestinienne.
Ce mandat est marqué par une grave crise politique, avec le rejet du gouvernement par l’Occident, des affrontements armés avec Israël et des tensions interpalestiniennes. Il échappe à plusieurs tentatives d’assassinat, notamment le 14 décembre 2006, imputée à Mohammed Dahlan.
Après les négociations de La Mecque, Haniyeh démissionne le 15 février 2007 et revient quelques semaines plus tard en formant un gouvernement d’union nationale le 15 mars 2007. Le 14 juin 2007, il est limogé par le président Mahmoud Abbas après la prise de pouvoir du Hamas dans la bande de Gaza.
Engagement et déclarations internationales
Le 8 janvier 2012, à Tunis, lors de sa première sortie de la bande de Gaza depuis 2007, Haniyeh promet « des jours difficiles » à Israël et appelle « les peuples du printemps arabe à lutter pour la Palestine ».
Le 11 février 2012, à Téhéran, durant les célébrations du 33e anniversaire de la Révolution islamique, il déclare que « le Hamas ne reconnaîtra jamais Israël » et réaffirme que « la lutte continuera jusqu’à la libération de la totalité de la Palestine et de Jérusalem, et le retour de tous les réfugiés palestiniens chez eux ».
Assassinat à Téhéran
La mort d’Ismaïl Haniyeh, annoncée par le Hamas et les médias iraniens, marque un nouveau cap dans l’engrenage de la guerre entre Israël et le Hamas. Haniyeh a été assassiné le 30 juillet 2024 en Iran, lors d’une frappe israélienne à Téhéran, où il se trouvait pour l’investiture du nouveau président iranien. Selon son mouvement, il a été la cible d’une frappe israélienne.
Haniyeh, qui a rejoint le Hamas dès sa création en 1987, s’était fait connaître en 2006 en devenant premier ministre de l’Autorité palestinienne après la victoire du Hamas aux législatives. Quatre mois avant sa mort, une frappe israélienne à Gaza avait tué trois de ses fils et quatre de ses petits-enfants.
Héritage et implications futures
Ismaïl Haniyeh laisse derrière lui un héritage marquant, étant à la fois un leader politique influent et une figure symbolique de la lutte palestinienne contre Israël.
Sa mort en Iran, lors d’une mission diplomatique, souligne la complexité des alliances et des conflits au Moyen-Orient. Son assassinat pourrait intensifier les tensions entre Israël et les mouvements de résistance palestiniens, avec des répercussions potentiellement graves pour la stabilité régionale.
Que se passe-t-il en Tunisie?
Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!
Commentaires