La tension diplomatique entre la France et l’Algérie ne cesse de s’intensifier. Le ministre français de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a confirmé que plusieurs détenteurs de passeports diplomatiques algériens ont été refoulés des aéroports français. Une décision qui marque une nouvelle escalade dans le bras de fer engagé entre Paris et Alger.
L’annonce de Bruno Retailleau fait suite à un incident survenu samedi dernier, où l’épouse d’un ambassadeur algérien en poste au Mali s’est vue refuser l’entrée en France malgré la conformité de ses documents de voyage. Selon l’agence de presse officielle APS, la voyageuse possédait une assurance valide, un certificat d’hébergement et une carte de crédit justifiant de ressources suffisantes.
Ce lundi 3 mars, le ministre français a justifié cette mesure en évoquant le non-respect, par l’Algérie, des accords bilatéraux et des conventions internationales sur la réadmission des ressortissants expulsés. Il a ainsi réaffirmé son intention d’imposer des restrictions accrues aux détenteurs de passeports diplomatiques algériens.
Le décret présidentiel n° 23-201 du 1ᵉʳ juin 2023 encadre strictement l’octroi du passeport diplomatique algérien. Ce document est principalement destiné aux agents diplomatiques et consulaires, mais aussi à plusieurs hauts responsables de l’État et à leurs familles.
Parmi les bénéficiaires figurent :
Ce passeport diplomatique a une validité maximale de cinq ans et doit être restitué une fois les fonctions du bénéficiaire terminées.
L’Algérie délivre également un passeport de service, qui est un document de voyage destiné aux missions officielles. Il est octroyé aux :
Contrairement au passeport diplomatique, le passeport de service ne permet pas d’exemption de visa pour la plupart des pays.
La restriction imposée par la France aux détenteurs de passeports diplomatiques algériens s’inscrit dans une dégradation des relations bilatérales. Le ministre de l’Intérieur français a insisté sur la nécessité d’un rapport de force avec Alger, notamment sur les questions migratoires et sécuritaires.
Ce durcissement de la politique française pourrait encore creuser le fossé entre les deux pays, d’autant que l’Algérie considère ces mesures comme une atteinte à sa souveraineté. Reste à voir si cette escalade aboutira à une révision des accords franco-algériens de 1968, qui régissent notamment le statut des ressortissants algériens en France.
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