A la une

“Qui veut la paix prépare la guerre” : Son adversaire a un plan A et un plan B

“Qui veut la paix prépare la guerre” : Son adversaire a un plan A et un plan B

Théoriquement il y a trois projets de sauvetage national, mais on ne parle que de celui de l’UGTT (Union générale tunisienne du travail). Abir Moussi et Mabrouk Korchid avaient pourtant déballé les leurs. Il faut croire que celui de la centrale syndicale, en vertu de son poids, est le plus abouti. En tout cas à en croire les explications de Hfaiedh Hfaiedh, secrétaire général adjoint de l’UGTT en charge des affaires juridiques, leur initiative a tout pour sortir le pays du trou.

D’abord il insiste sur la particularité de ce projet, qui n’a rien à voir avec le Dialogue national impulsé en 2013. Certes on retrouve les mêmes acteurs, à une nuance près (l’UGTT, l’Ordre national des avocats, la Ligue des droits de l’Homme et le FTDES à la place de l’UTICA), mais c’est le seul point commun…

Hfaiedh a ajouté ce jeudi 2 février sur une radio privée que le dialogue de 2013 avait comme mission un pacte de paix entre deux adversaires politiques. «Aujourd’hui nous sommes d’avis que le chef de l’État procède de manière unilatérale et dans l’optique d’éliminer les partis politiques et les organisations nationales. Et puis il y a cette frange qui soutient que le 25-Juillet était un coup d’État», a ajouté le camarade de Noureddine Taboubi.

Martelant le droit et même l’impérieux devoir de l’UGTT de faire des propositions pour sauver le pays, le secrétaire général adjoint a déclaré que personne – suivez son regard – n’a le droit de barrer la route à la centrale syndicale. Par ailleurs il a mis en relief le sérieux de ce projet, le fruit de réunions avec une pléiade d’experts en économie, en finance, en droit constitutionnel, etc.

Les participants à ces séances de travail ont été répartis en trois commissions – politique, économique et sociale. Ils ont pour mission de trouver des remèdes aux problèmes du pays. Les experts détermineront s’il faut absolument recourir à des élections présidentielles anticipées ou revoir en profondeur la Constitution. Deux points qui risquent d’irriter le président de la République, Kais Saied, plus que tous les autres.

«Ces experts seront chapeautés par des représentants des organisations. Chacune d’entre elles aura un émissaire dans chaque commission. Les travaux des commissions dureront environ trois semaines. Fin février ils présenteront leurs propositions pour qu’elles soient couchées sur un seul document. Après place au Forum intitulé “La Tunisie du futur“. Il est prévu la première semaine de mars 2023. Pour finir le document sera soumis à la présidence de la République», a indiqué Hfaiedh.

Il a confirmé que l’UTICA n’a pas émis le souhait de les rejoindre, mais que cela ne nuit en rien à la démarche. Il a ajouté que l’initiative pouvait se muer en dialogue après que Kais Saied a donné son aval. Toutefois l’UGTT ne se fait aucune illusion sur ce dernier et l’instance administrative se prépare déjà à adopter un plan B en cas de blocage. Entendez par là que Taboubi et compagnie n’ont pas l’intention de reculer, quoi que fasse le chef de l’Etat…

Que se passe-t-il en Tunisie?
Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!

Commentaires

Haut