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Rached Ghannouchi : Un mariage et l’enterrement d’un pays…

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Le vote de la motion de retrait de confiance à Rached Ghannouchi a échoué jeudi 30 juillet 2020 au palais du Bardo. Partisans et adeptes de Ghannouchi crient victoire et pavoisent devant les «contre-révolutionnaires» et les agents de l’ancien régime.

Toutefois, cette «victoire» vécue à Montplaisir comme un vrai mariage démocratique et qui vient réconforter Ghannouchi à son poste, ne fait qu’aggraver le désespoir d’une large frange de la population qui voit ses espoirs dans un renouveau politique et économique enterré.

En 2013 et avec la montée de la pression sociale sur fond du début d’une débâcle politique et économique généralisée, Rached Ghannouchi s’est exclamé quant à la cause des mouvements sociaux qui lui semblaient étranges et sans aucune justification du fait que les tunisiens ont de l’électricité et de l’eau courante chez eux et que l’Etat verse les salaires de ses fonctionnaires… bref, que veut le peuple !

Revirement total pour Ghannouchi, après la motion de retrait qui a ramassé 97 voix et qui a failli le détrôner, il a déclaré hier mercredi 5 août 2020 depuis son fief de Montplaisir que la Tunisie vît une crise financière inédite et que l’Etat pourrait ne plus payer les salaires des fonctionnaires ni fournir l’électricité ni l’eau aux citoyens. Bizarrement, cette situation ne serait pas l’œuvre des agents de l’ancien régime qui mettaient les bâtons dans les roues et qui brandissaient l’épouvantail de la faillite de l’Etat…

Il semble que Ghannouchi croit que ce risque serait imminent à cause des tentatives d’exclusion que pourrait subir sa mouvance du futur gouvernement.

Toutefois, il parait que les connaissances du patron de la mouvance en économie biaisent relativement ses déclarations déjà reproduites depuis des années et ne peuvent être comprises que dans un cadre de marchandage avec de larges franges d’une population qui peine à survivre et à satisfaire ses besoins vitaux.

Ghannouchi essaye tant bien que mal de camoufler le rôle exceptionnel qu’a joué la Troïka qu’il a guidé durant des années dans la chute du pays et son entrée dans cette ultime étape de pourrissement où les salaires ne valent plus rien et où les coupures de l’électricité et de l’eau font partie du quotidien de vastes régions de la Tunisie.

Evidemment, chaque fois qu’une motion de retrait de confiance est évoqué et chaque fois qu’un gouvernement est sur le point d’être formé, soucieux de la part de portefeuilles ministériels de sa mouvance et de son poste au Bardo, le patron de Montplaisir va s’intéresser de près aux chiffres et données socio-économiques.

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Publié par
Mohamed Ben Abderrazek