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Rapport – Baisse notable des crédits bancaires de 35% juste avant la hausse du TMM

Rapport – Baisse notable des crédits bancaires de 35% juste avant la hausse du TMM

Selon le rapport du ministère des finances publié à la fin de la semaine dernière et intitulé « Résultats provisoires de l’exécution du budget de l’Etat à fin mars 2022 », l’encours de la dette publique s’élève au terme du premier trimestre écoulé à 105,7 milliards de dinars en accroissement de 8,6%, par rapport à la même période de l’année précédente.

Comparé au mois de février 2022, l’encours a connu une légère régression de 0,5 %, à 106,3 milliards de dinars.

Néanmoins, le service de la dette publique (intérieure et extérieure), s’est inscrit à la hausse (+45%) au terme du premier trimestre écoulé, en augmentant à 3,8 milliards de dinars.

Le service de la dette intérieure dont l’encours représente 68% de la dette publique, s’est accru à 2,6 milliards de dinars. Les intérêts de la dette publique ont, quant à eux, enregistré un accroissement de 13,5%, pour se situer à environ 1,2 milliard de dinars.

Toutefois, les crédits octroyés par les banques à l’Etat sous formes de bons de Trésor ont baissé durant la période mars 2021-mars 2022 de 2,0 à 1,3 milliards de dinars soit une diminution d’une valeur de 0,7 milliards de dinars ou 34,7%.

Il est à noter, sous cet angle, que le gouvernement tunisien n’a pas réussi dernièrement à persuader les banques de différer le paiement d’une tranche d’un prêt interne en proposant des bons du Trésor à payer à partir de 2028, les banques s’étant abstenues d’accepter l’offre de remplacer la tranche du prêt par des bons du Trésor à échéance à moins de 5 ans.

Au fait, le 9 mai dernier, le gouvernement avait la charge de payer une partie du prêt interne dû aux banques de 810,6 millions de dinars, qui représente une infime somme d’un total de 6 milliards de dinars de prêts que les autorités doivent rembourser aux banques locales. Toutefois, les banques se sont abstenues d’investir dans les bons de Trésor offerts par le gouvernement à long terme, se contentant de fournir des prêts internes à court terme, en raison des risques encourus dans cet investissement à faible rendement.

Ceci se justifie par les prévisions des banques d’une hausse imminente du taux d’intérêt sur le marché monétaire, en raison du bond de l’inflation, ce qui rend tout investissement en bons du Trésor risqué à cause de la différence de taux, du fait que le rendement des bons d’Etat notamment à court terme ne dépasse pas 6,75 % par an. La banque centrale a, d’ailleurs, décidé le 17 mai d’accroitre le taux directeur de 6,25 à 7%.

Néanmoins, un décret-loi portant approbation d’une convention d’un prêt syndiqué conclue, le 20 mai, entre l’Etat et un groupe de banques locales pour le financement du budget de l’Etat a été publié dans le journal officiel de la République tunisienne (JORT).

Ce décret (n° 2022-33) approuve un montant respectif de 81,5 millions d’euros et de 25 millions de dollars pour le financement du budget de l’Etat.

A rappeler, qu’un accord de prêt syndiqué de 465 millions de dollars a été signé, le 18 février 2021, entre le ministère de l’Economie, des Finances et de l’Appui à l’Investissement et 14 banques locales. Ce crédit (150 millions de dollars + 260 millions d’euros) vise à mobiliser de ressources au budget de l’Etat.

Pour mémoire, le président de l’Association professionnelle tunisienne des banques et établissements financiers, Mohamed Agrebi a assuré fin mars dernier que les banques ont donné leur accord de principe pour contribuer au financement du budget de l’Etat pour l’année 2022.

Il a expliqué que les banques, lors d’une rencontre avec la ministre des Finances, ont fait part de leur volonté de contribuer à trouver des solutions de financement. Mohamed Agrebi a affirmé que le financement du budget de l’État dans les circonstances connues par le pays est un devoir national.

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