Economie

Rapport : Faim et dette dans le monde, la nouvelle spirale (1/2)

Rapport : Faim et dette dans le monde, la nouvelle spirale (1/2)

IPES-Food, un Groupe international d’experts sur les systèmes alimentaires durables, vient de publier un rapport intitulé « Briser le cycle des systèmes alimentaires non durables, de la faim et de la dette », élaboré par des experts de premier plan des systèmes alimentaires durables.

Dans ce rapport, les experts de l’IPES avertissent que la crise des prix des produits alimentaires entre dans une nouvelle phase dangereuse, alors que le monde est au bord d’une crise de la dette qui pourrait plonger des millions d’autres humains dans la faim.

Risque élevé de surendettement des ménages

Le rapport spécial d’IPES-Food intervient alors que les dirigeants mondiaux se sont réunis au Qatar (« LDC5 » du 5 au 9 mars 2023) pour relever les défis auxquels sont confrontés les pays en voie de développement.

Un an après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, les prix record des denrées alimentaires ont reculé, mais un grand nombre de pays sont confrontés au risque de la faim et à une augmentation des remboursements de la dette, révèle le rapport.

60% des personnes dans les pays à faible revenu sont désormais considérées comme présentant un risque élevé de surendettement ou déjà en situation de surendettement, tandis que quelque 21 pays approchent de niveaux catastrophiques de surendettement et d’insécurité alimentaire. La Zambie, le Sri Lanka et le Suriname ont déjà fait défaut sur leurs dettes ; Le Ghana et le Pakistan sont actuellement en pourparlers urgents pour éviter un défaut de paiement.

Selon les experts, les décideurs politiques ignorent le rôle crucial des systèmes alimentaires non durables et à forte dépendance à l’importation dans l’augmentation de la dette et de la faim. La montée en flèche des coûts des importations de denrées alimentaires, d’engrais et d’énergie pèse sur les finances publiques de nombreux pays à faible revenu (et aussi de certains pays à revenu moyen).

Les dettes limitent les capacités budgétaires des gouvernements

La hausse des taux d’intérêt et la chute des monnaies nationales font grimper la dette publique, limitant la capacité des gouvernements à assurer la sécurité alimentaire de leurs citoyens. Ces mêmes pays sont contraints d’exporter des cultures de rente (telles que le cacao, le café, et coton) pour rembourser les dettes libellées en dollars et importer les produits de première nécessité – au détriment de l’alimentation des populations locales.

De plus, le fardeau record de la dette empêche les investissements urgents dans la production alimentaire durable et résiliente au climat, créant un cercle vicieux, selon le rapport. Les remboursements de la dette éclipsent les dépenses consacrées à la résilience climatique et à la protection sociale dans les pays les plus pauvres du monde.

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