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Rapport / FAO : Deux millions de Tunisiens en difficulté pour subvenir à leurs besoins alimentaires

Rapport / FAO : Deux millions de Tunisiens en difficulté pour subvenir à leurs besoins alimentaires

Selon les approches des organisations internationales et les instituts de statistiques et d’études économiques et sociales, le niveau de vie en corrélation avec la précarité se définit eu égard à la quantité et à la qualité des biens et services qu’un ménage peut se concéder; il se mesure sur la base de d’indicateurs dont principalement le revenu réel, en prenant en compte le palier de l’inflation.

La décadence du niveau de vie des Tunisiens est un fait réel confirmée par plusieurs organisations internationales telles que l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) qui a évoqué dans un rapport paru en 2019 au Caire et intitulé «Aperçu régional de l’état de la sécurité alimentaire et de la nutrition : La transformation rurale – clé du développement durable au Proche-Orient en en Afrique du Nord», l’existence de près de deux millions de Tunisiens en difficulté pour subvenir à leurs besoins alimentaires.

Le rapport stipule qu’en Tunisie, les inégalités des niveaux de vie et la précarité sous leurs différentes formes se situent à des niveaux préoccupants, notamment en raison de l’évolution de l’indice des prix à la consommation, qui est souvent supérieur à 6.5% avec un accroissement moyen annuel de cet indice pour les produits alimentaires de 8.1%.

La FAO estime que le taux réellement ressenti par les ménages tunisiens varie entre 12 et 14%, en se basant sur ses calculs du coefficient de Gini, une variable statistique permettant de rendre compte de la répartition des revenus au sein d’une population. Autrement dit, ce nombre mesure le niveau d’inégalité de la répartition des dits revenus dans la population. Toujours d’après le rapport de l’organisation internationale, si on tient compte des indices des inégalités régionales et sociales, la détérioration du pouvoir d’achat durant la période 2012-2018 était de 10.6% annuellement.

L’évolution des paramètres monétaires à l’instar du taux d’intérêt, le resserrement des crédits aux acteurs économiques, la carence de liquidité et l’instabilité de la cotation du dinar suite à l’aggravation du déficit extérieur ont impacté le niveau de vie des ménages à travers la hausse des coûts de production et la montée des prix des biens surtout ceux qui sont importés.

L’étude régionale des indicateurs du niveau de vie au pays montre des disparités nettes quant au niveau des dépenses moyennes. Les régions intérieures, notamment de l’ouest et en particulier le centre-ouest, enregistrent les niveaux de vie les plus faibles. Un constat qui se justifie par le défaut des activités à haute valeur ajoutée économique à l’instar des activités industrielles et de services.

Quant à l’accroissement de la consommation, elle est relativement positive bien que sa tendance soit largement décroissante depuis 2014. Elle est estimée très faible dans le nord-ouest, le centre-ouest et le centre-est qui sont des régions détenant les niveaux de consommation par tête d’habitant les plus faibles, à l’échelle nationale. Le niveau de consommation dans le milieu communal est à peu près le double de celui du milieu non communal. Cette situation n’a pas beaucoup évolué durant les dix dernières années.

Toutefois et selon plusieurs économistes, les plans et les réformes à prévoir, compte tenu des nouveaux paramètres de chocs, pour la lutte contre la précarité, doivent viser des objectifs se basant sur trois axes.

Le premier se fonderait sur la démarche géographique et pourrait permettre d’ajuster l’appui en classant les zones urbaines et rurales selon de multiples indicateurs d’amélioration du niveau de vie.

Le deuxième se baserait sur le contexte social et s’articulerait autour de la situation des ménages afin d’estimer la variation de la précarité absolue et le taux des ménages précaires dans chaque gouvernorat.

Le troisième axe reposerait sur la méthode sectorielle dans sa vocation exclusive en considérant le suivi des actions dans les secteurs de la production et le traitement adapté du fléau du chômage. Il est fondamental, de ce fait, d’appréhender des plans de soutien et d’appui social, des programmes d’assistance à l’emploi et à la création de sources de revenus et des schémas clairs de protection des conditions et du cadre de vie permettant une incorporation sociale efficiente.

 

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