Economie

Rapport international : 12,6% des Tunisiens souffrent d’insécurité alimentaire grave

Rapport international : 12,6% des Tunisiens souffrent d’insécurité alimentaire grave

Selon la dernière édition du rapport « L’État de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde », le monde perd du terrain dans sa lutte pour éliminer la faim et la malnutrition

L’édition 2022 de l’État de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde contient des informations mises à jour sur la sécurité alimentaire et la nutrition dans le monde entier, y compris les dernières estimations en date du coût et de l’accessibilité économique d’une alimentation saine.

Le rapport est publié conjointement par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), le Fonds international de développement agricole (FIDA), l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), le Programme alimentaire mondial (PAM) et le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF).

Les chiffres brossent un sombre tableau du fait que jusqu’à 828 millions de personnes souffraient de la faim en 2021 – soit 46 millions de plus qu’un an auparavant et 150 millions de plus qu’en 2019.

Également et après être restée relativement stable depuis 2015, la proportion de personnes touchées par la faim a bondi en 2020 et a continué de croître en 2021, pour se hisser à 9,8% de la population mondiale. En 2019 et en 2020, cette part était respectivement de 8% et de 9,3%.

En 2021, quelque 2,3 milliards de personnes (29,3% de la population mondiale) étaient en situation d’insécurité alimentaire modérée ou grave – soit 350 millions de personnes de plus qu’avant la pandémie de covid‑19. Près de 924 millions de personnes (11,7% de la population mondiale) étaient confrontées à une insécurité alimentaire grave, soit une augmentation de 207 millions de personnes en deux ans.

Selon les données du rapport, en Tunisie 0.4 millions de personnes souffrent de sous-alimentation alors que 1,5 millions de personnes au pays souffrent d’insécurité alimentaire grave soit 12,6% de la population.

L’insécurité alimentaire grave est définie comme correspondant à un niveau de gravité de l’insécurité alimentaire se caractérisant par le fait que, à un moment dans l’année, les personnes concernées ont épuisé leurs réserves alimentaires, ont connu la faim et, au degré le plus avancé, sont restées un ou plusieurs jours sans manger. Il est déterminé à partir de l’échelle de l’insécurité alimentaire vécue, selon le rapport.

Toujours selon les données révélées, 28% des Tunisiens souffrent de l’insécurité alimentaire modérée ou grave.

L’édition 2022 du Rapport sur l’état de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde a confirmé que la prévalence de la sous-alimentation en Tunisie est 3,1% entre 2019 et 2021. C’est l’équivalent de 0,4 million de personnes.

Le rapport indique aussi que la prévalence grave de l’insécurité alimentaire parmi la population tunisienne est passée de 9,1% entre 2014 et 2016 à 12,6% entre 2019 et 2021.

Cependant, la prévalence du retard de croissance chez les enfants de moins de 5 ans est de 8,6% en 2020 (0,1 million d’enfants), la prévalence du surpoids est passée de 10,9 % en 2012 à 16,5 % en 2020.

Concernant la prévalence de l’anémie chez les femmes en âge de procréer (15 à 49 ans), le rapport de l’ONU indique qu’elle est passée de 30,4% en 2012 à 32,1% en 2019 (de 0,9 million à 1,0). La prévalence du faible poids à la naissance en 2015 a atteint 7,5%.

Le même rapport indique que le coût d’une alimentation saine par personne et par jour a atteint 3,639 dollars en Tunisie en 2020. Le nombre de personnes n’ayant pas les moyens de s’offrir une alimentation saine dans le pays, sur la même année, a atteint 2,4 millions de personnes.

Dans un contexte où le spectre de la récession pèse sur le monde et affecte les recettes et les dépenses publiques, une solution pour encourager le relèvement économique est de réorienter le soutien à l’alimentation et à l’agriculture de façon à cibler des aliments nutritifs pour lesquels la consommation par habitant ne correspond pas encore aux niveaux recommandés dans le cadre d’une alimentation saine, précise le rapport.

Le rapport appelle les États à s’employer davantage à réduire les obstacles au commerce des aliments nutritifs, tels que les fruits, les légumes et les légumineuses.

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