Le deuxième rapport de la Commission économique et sociale de l’Asie occidentale (CESAO) sur la pauvreté multidimensionnelle paru au mois de mai courant indique que les pays arabes ont déployé des efforts pour mettre en œuvre le Programme de développement durable à l’horizon 2030 et son engagement à « ne laisser personne de côté ».
Cependant, dans plusieurs pays arabes, ces efforts se heurtent à des obstacles et des revers, tels que l’instabilité politique croissante, les conflits et les déplacements massifs de population, ainsi que les crises économiques profondes telles que celles déclenchées par la pandémie de COVID-19 et plus récemment par la guerre en Ukraine.
Les pays arabes confrontés à des défis considérables
Le rapport avance que la pauvreté n’est pas inévitable dans la région, mais résulte plutôt d’une série de déficiences structurelles et de changements de politique concernant les facteurs socioéconomiques, institutionnels et de gouvernance. Ces lacunes sont apparues, se sont accumulées ou se sont approfondies au fil des années.
Même avant le début de la pandémie de COVID-19, les pays arabes étaient confrontés à des défis considérables, tels que les conflits, l’instabilité, les déplacements forcés, les taux élevés de privation matérielle et de chômage, ainsi que les pressions financières croissantes, qui ont tous un impact sur la pauvreté et les efforts de réduction de celle-ci.
La pandémie et la guerre en Ukraine ont exacerbé la pauvreté monétaire
La pandémie et la guerre en Ukraine ont exacerbé la pauvreté monétaire et les privations dans plusieurs dimensions liées aux capacités des ménages, d’autant plus que de nombreux pays arabes ne sont pas équipés pour faire face à ces crises supplémentaires.
L’effet combiné de la pandémie de COVID-19 et de la guerre en Ukraine devrait donc entraîner une augmentation de 16 millions de personnes vivant dans l’extrême pauvreté et de 28 millions de personnes vivant en dessous des seuils de pauvreté nationaux en 2023.
La diminution de la pauvreté multidimensionnelle pourrait avoir stagné ou même inversée
Dans les pays arabes les moins avancés, l’incidence de la pauvreté multidimensionnelle au sein des ménages, selon le cadre global de l’IPM (Indice de Pauvreté Multidimensionnelle), est élevée mais en baisse. Environ 42,8% de la population des pays arabes les moins avancés (à l’exception de Djibouti et de la Somalie en raison de données obsolètes) étaient en situation de pauvreté multidimensionnelle en 2019.
Cependant, étant donné que les données de ces pays ne sont pas récentes et que de nombreux chocs négatifs (conflits, changement climatique, COVID-19) se sont produits depuis la collecte des données, la diminution de la pauvreté multidimensionnelle pourrait avoir stagné ou même été inversée.
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