Economie

Rapport : Le secteur manufacturier n’absorbera plus le chômage en Tunisie

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Brookings Institution qui est un think tank américain, soutenant le projet « Africa Growth Initiative » vient de publier le 29 septembre dernier un document d’analyse intitulé « Industries sans cheminées en Tunisie : Créer des emplois dans le tourisme et les TIC ».

Le document d’analyse montre que la Tunisie, comme de nombreux pays africains, fait face à un afflux de jeunes dans sa population active, mais le pays n’a pas assez d’emplois pour les absorber. A ce titre, des recherches récentes révèlent, cependant, qu’il pourrait, en fait, y avoir un grand potentiel et même un avantage comparatif pour la création d’emplois en Tunisie dans les « Industries without smokestacks – IWOSS » ou « industries sans cheminées » en allusion aux secteurs non manufacturiers…

Les IWOSS sont des secteurs qui partagent beaucoup de points communs avec l’industrie manufacturière, en particulier leurs aspects dynamisant les services marchands et leur tendance à absorber un grand nombre de travailleurs peu qualifiés, indique la Brookings Institution. Les IWOSS incluent, à titre indicatif, l’agro-industrie, l’horticulture, le tourisme et certains services basés sur les technologies de l’information et de la communication (TIC).

Grâce à une gestion adéquate de ces secteurs, la création d’emplois et le développement des exportations pourraient permettre la création de nouveaux domaines à avantages comparatifs importants et avoir un impact positif sur d’autres secteurs, également, assure le document d’analyse du think tank américain.

On assure, sous ce même angle, qu’alors que le taux de croissance économique de la Tunisie est tombé à 2% au cours de la période 2012-2019, selon les données de la Banque centrale de Tunisie, il est impératif d’envisager de nouvelles stratégies et d’autres politiques pour inverser la tendance contreproductive au pays et stimuler la création d’emplois.

Les défis dans ce domaine sont répartis sur plusieurs fronts, d’après l’analyse de Brookings Institution. Au fait, le marché du travail tunisien souffre d’une inadéquation entre la demande et l’offre de travail, ainsi que d’un fort déséquilibre lié à l’écart au niveau du genre. Ce phénomène concerne principalement les femmes, les jeunes et les diplômés. Ces derniers sont souvent exclus du marché du travail en raison d’une inadéquation des compétences requises pour entrer sur le marché du travail, malgré l’acquisition de qualifications et de diplômes.

L’inactivité des jeunes est un problème majeur en Tunisie, d’après une évaluation faite par la Banque Mondiale (BM). Les jeunes qui ne sont ni employés, ni inscrits dans l’enseignement ou la formation (NEET) représentent une proportion importante de la main-d’œuvre jeune potentielle en Tunisie.

Un jeune Tunisien sur trois dans le milieu rural Tunisien (33,4%) et un jeune Tunisien sur cinq en milieu urbain appartiennent à la catégorie des NEET, souligne la BM. Le taux est plus élevé chez les jeunes femmes que chez les hommes. Une jeune femme sur deux en milieu rural appartient à la catégorie NEET contre une sur trois en milieu urbain (32,4%).

La BM affirme que les pertes économiques par le manque d’activités productives est énorme, tout aussi importante, cependant, est l’exclusion sociale de millions de jeunes Tunisiens qui représente un gaspillage de compétences, de créativité et de potentiel.

Le népotisme et les disparités régionales sur le marché du travail, ont convaincu de nombreux chercheurs d’emploi potentiels que toute recherche serait vaine sans le coup de pouce du piston, de la corruption, de liens familiaux, ou certaines affiliations régionales, précise l’institution financière internationale.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Publié par
Mohamed Ben Abderrazek