Economie

Rapport : Le vieillissement des réseaux d’adduction et de distribution de l’eau cause environ 55 casses par jour

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Le rapport national du secteur de l’eau vient d’être publié le 30 juin écoulé sur le site web de l’Observatoire National de l’Agriculture (ONAGRI) relevant du ministère de l’Agriculture, des Ressources Hydrauliques et de la Pêche (MARHP).

Ce rapport traite plusieurs problématiques dont notamment la gouvernance du secteur de l’eau, son financement, la gestion des ressources et les aspects environnementaux, climatiques et sanitaires.

Selon le rapport, La Société Nationale d’Exploitation et de Distribution des Eaux (SONEDE) assure l’alimentation en eau potable du milieu urbain et une partie du milieu rural. Le taux de desserte global est de 98,3% en 2020 (98,2% en 2019) résultant d’un taux de 100% en milieu urbain et de 94,7% en milieu rural (53,4% SONEDE, 41,3% DG/GREE). Une multitude d’ouvrages hydrauliques sont exploités par la SONEDE : 19 stations de traitement des eaux de surface, 15 stations de dessalement d’eaux souterraines saumâtres, une station de dessalement des eaux de mer, des réseaux d’adduction et de distribution de 56561 km, … La SONEDE est représentée à l’échelle régionale par 38 districts. Elle emploie 6239 personnes (6274 en 2019), soit 487 abonnés par agent (475 en 2019).

La tendance à la baisse du rendement global des réseaux est continue depuis une quinzaine d’années, indique le rapport tout en ajoutant que ceci est dû au vieillissement des réseaux d’adduction et de distribution avec environ 55 casses par jour et parfois des cas de vandalisme.

Le rendement global des réseaux d’adduction et de distribution a été de 67,7% en 2020 contre 68,8% en 2019. La baisse de l’année 2020 concerne les réseaux d’adduction dont le rendement a été de 88,5% (89,6% en 2019). Pour les réseaux de distribution, il a été presque stable avec 76,3% (76,1% en 2019). Le rendement des réseaux de distribution est très fluctuant avec un minimum de 55,7% au district de Tataouine et un maximum de 88,3% au district de Beja.

Le rendement des réseaux permet, selon le rapport du MARHP d’apprécier l’efficience des réseaux. L’eau est perdue à cause des fuites, des fraudes, du sous comptage aux abonnés ou des mauvais contrôles des systèmes d’eau utilisée par les besoins de service. C’est de l’eau qui a généré des dépenses à la SONEDE pour la prélever, la traiter et la distribuer. Puisque cette eau est perdue, elle ne génère alors aucune recette ou revenu.

Il est à préciser que selon une note publiée début janvier dernier par l’Observatoire Tunisien de l’Eau (OTE), sur les violations du droit à l’eau en Tunisie, le nombre de signalements citoyens concernant les coupures d’eau non déclarées par la SONEDE, les fuites dans le réseau et les mouvements de protestation pour non-accès à l’eau potable a atteint 2633 signalements en 2021.

Le gouvernorat de Gafsa est à la tête des régions souffrant de la soif avec 259 signalements suivie du gouvernorat de Sfax avec 229 signalements. Les gouvernorats du Grand Tunis ont connu, à leur tour, une augmentation considérable en 2021 du nombre des problèmes liés à l’accès à l’eau potable en enregistrant 397 signalements, à ce titre.

L’OTE note également l’enregistrement en 2021 de 466 mouvements de protestation revendiquant le droit à l’eau et le signalement de 204 cas de fuites d’eau qui ont duré plus de 3 jours sans intervention de la SONEDE.

2021 n’est pas différente de l’année précédente, d’après l’observatoire, en ce qui concerne l’accroissement des cas de violations du droit d’accès à l’eau, puisque le nombre de ceux-ci a presque doublé du fait de l’enregistrement, à ce niveau, en 2020 de 1345 signalements citoyens.

L’Observatoire tunisien de l’eau (OTE) a, maintes fois, dénoncé notamment ces dernières années les coupures répétitives et inattendues de l’eau. Des centaines de plaintes sont portées chaque année contre la SONEDE, indique-t-on.

Depuis des années, on n’en finit pratiquement pas avec des coupures d’eau à répétition, sans préavis, et parfois injustifiées. Beaucoup de régions font toujours face à un sérieux problème de soif.

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Publié par
Mohamed Ben Abderrazek