Economie

Rapport : Les entreprises tunisiennes trouvent de plus en plus de contraintes pour se financer

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La Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), la Banque européenne d’investissement (BEI) et la Banque mondiale ont publié hier jeudi 9 juin 2022 un rapport intitulé « Libérer la croissance durable du secteur privé au Moyen-Orient et en Afrique du Nord – MENA ».

Le rapport analyse, au fait, les contraintes qui pèsent sur la croissance de la productivité du secteur privé dans la zone MENA et s’est basé sur une enquête « Mena Enterprise Survey », menée entre fin 2018 et 2020 auprès de plus de 5.800 entreprises en Égypte, en Jordanie, au Liban, au Maroc, en Tunisie et en Cisjordanie et Gaza.

On indique, globalement, que l’environnement des affaires dans la région, selon les données de l’enquête, est affecté par divers facteurs. L’influence politique et l’informalité sont des obstacles de taille à la concurrence loyale qui apporte des avantages économiques à un nombre réduit d’entreprises.

Par ailleurs, les réglementations douanières et commerciales paraissent également comme des freins plus pesants. Sous cet angle, on souligne que les objectifs pour les économies de la région MENA doivent se baser sur la réduction des obstacles réglementaires pour les entreprises, la dynamisation de la concurrence et la limitation des désincitations résultant de l’influence politique et des pratiques commerciales informelles.

La région a également besoin, d’après le rapport, de réformes pour faciliter l’innovation, l’adoption des technologies numériques et les investissements dans le capital humain, tout en étant conforme à l’agenda mondial visant à limiter le changement climatique, à renforcer la durabilité et à protéger l’environnement naturel.

Le Maroc et la Tunisie enregistrent, selon le rapport, une forte augmentation de la part des entreprises connaissant des contraintes en ce qui concerne l’accès au crédit par rapport à la vague précédente de l’enquête sur laquelle s’est basé le rapport. Les autres pays enregistrent également une augmentation de la proportion d’entreprises soumises à des contraintes de crédit, mais dans une mesure beaucoup plus faible. Contrairement aux économies de référence, il n’y a pas de corrélation apparente entre la taille et l’âge des entreprises et les contraintes de crédit.

Notons que les problèmes de l’accès au financement des entreprises tunisiennes notamment les PME sont traduits par quatre facteurs : le défaut de garantie, la faible structuration des dossiers de demande de financement, la faiblesse des fonds propres et les conditions de financement (taux d’intérêt, apport) prohibitives.

Améliorer l’accès au financement des entreprises est crucial pour encourager l’esprit d’entreprise, la concurrence, l’innovation, la création de l’emploi et la croissance. Tout au long de son cycle de vie, création, exploitation, développement, restructuration, reprise et transmission, l’entreprise tunisienne a besoin d’un financement adéquat qui réponde au mieux à ses exigences. Néanmoins, l’accès à un niveau de capital adéquat pour croître et développer davantage leurs activités est une difficulté à laquelle font face beaucoup d’entreprises tunisiennes.

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Publié par
Mohamed Ben Abderrazek