Le Fonds des Nations unies pour l’enfance, (UNICEF) vient de publier le un rapport intitulé « Analyse de la situation des enfants en Tunisie – 2020, Résultats et perspectives ».
Le rapport indique que l’analyse a été réalisée de novembre 2019 à février 2020 et a mis en évidence les vulnérabilités spécifiques à chaque groupe d’enfants et d’adolescents, celle-ci a été mise à jour pour donner un aperçu sur l’impact de la pandémie de la COVID sur la situation socioéconomique du pays en général et des enfants et des adolescents, en particulier.
Les thématiques abordées par l’analyse sont multiples, Cependant, certains d’entre elles attirent l’attention. Au fait, le taux net de scolarisation, d’après l’UNICEF, au cycle secondaire se limite à 56,1%.
Les performances sont limitées et se manifestent par un fort taux d’échec au baccalauréat : en 2018, seulement 42% des élèves de dernière année l’ont obtenu, soit un taux très inférieur à celui enregistré en 2011 (72%). De plus, environ 110 000 enfants d’âge scolaire restent en-dehors du système éducatif chaque année et près de 100 000 élèves risquent d’abandonner l’école.
On affirme, à cet effet, que la baisse de la qualité de l’éducation représente le problème le plus préoccupant pour l’avenir de la Tunisie, du fait qu’elle appauvrit le capital humain. Elle se manifeste, entre autres, par un faible rendement interne dans les écoles publiques : 8,8% au primaire, 18,7% au cycle préparatoire général et 19,1% dans l’enseignement secondaire.
Concernant le travail des enfants, en 2017, 5,4% des enfants de 5 à 12 ans sont économiquement occupés (3,2% dans des travaux dangereux), 12,8% des enfants de 13 à 15 ans sont économiquement occupés (7,9% dans des travaux dangereux) et 20,7% des enfants 16-17 ans sont économiquement occupés, tous dans des travaux dangereux. Le nombre d’enfants de 5 à 17 économiquement occupés est évalué à 215 700, représentant 9,5% de la population cible.
Le rapport de l’UNICEF est d’autant plus accablant qu’il évoque que 21,2% des enfants tunisiens sont pauvres, alors que le taux de pauvreté moyen est de 15,2%.
Il précise, entre autres, la montée de l’exploitation sexuelle des enfants, leur consommation accrue du tabac, de l’alcool et des stupéfiants, la hausse du nombre d’enfants confrontés à la violence (17449 cas de violences physiques et sexuelles ont été rapportés en 2018, contre 5992 en 2011-12).
En outre, on évoque, la forte prévalence de l’obésité du jeune enfant (17,2% des enfants âgés de 0-5 ans sont obèses et 44,2% sont à risque d’obésité), la persistance de foyers épidémiques touchant les enfants (hépatite A en 2016-2018 et rougeole en 2019) et la faible gouvernance de l’alimentation des écoles en eau potable.
Face à des autorités absentes, la liste des menaces socio-économiques qui pèsent sur l’enfance en Tunisie ne cessera de s’élargir dans un pays où les « responsables » insultent l’avenir et se contentent de préserver leurs intérêts immédiats.
Contrairement aux allégations de la médiocratie au pouvoir depuis 2011, la protection de l’enfance est menacée comme jamais en Tunisie. L’élaboration de programmes et de mécanismes conformes aux normes de la législation nationale et internationale pour sauver une enfance malmenée et délaissée ne sont plus d’actualité et ne le seront plus, sauf miracle.
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