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RDC : le M23 s’empare d’une ville très riche en minerais, le Rwanda va encore se gaver?

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Rien n’arrête les rebelles du M23 (Mouvement du 23 mars), ni le face-à-face avec l’armée ni l’épée de Damoclès des condamnations à mort qui plane sur eux. La rébellion, puissamment armée – par le Rwanda ? -, a encore sévi dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), et pas peu. Le M23 a annoncé hier jeudi 2 mai qu’il s’est emparé de Rubaya, une ville nichée dans le Masisi, dans la province du Nord-Kivu et qui est réputée pour ses richesses minières…

Rien que le coltan que renferme son sous-sol pèse 50% dans la production globale du pays, d’après les autorités congolaises. La localité a aussi des gisements de manganèse et d’autres merveilles très convoitées. Donc de fait depuis hier l’exploitation de ces minerais passe sous le contrôle des rebelles, une prise qui est de nature à gonfler le trésor de guerre de cette rébellion qui pose d’énormes problèmes à l’armée.

Rappelons qu’il y a actuellement un litige entre le gouvernement congolais et le géant américain Apple, accusé de faire son beurre avec les “minerais de sang” écoulés sur le marché par les contrebandiers. Le président Félix Tshisekedi est formel : le Rwanda est derrière ce sinistre business avec l’appui qu’il apporte à cette rébellion, en échange de l’exploitation des minerais de la RDC. D’ailleurs des experts de l’ONU et le département d’État américain ont aussi accusé le Kigali d’armer les rebelles, ce que le président Paul Kagame dément énergiquement.

Rappelons que le 29 avril dernier le président Tshisekedi était en France pour évoquer avec son homologue Emmanuel Macron, entre autres, l’implication du Rwanda dans les exactions fréquentes commises par le M23. Le chef de l’Etat français avait publiquement demandé à Kigali de cesser de déstabiliser son voisin.

Les combats à l’Est de la RDC montent en intensité ces derniers mois entre les rebelles et les unités de l’armée congolaise dépêchées sur les lieux. Et la situation sécuritaire pourrait se dégrader encore plus si les Nations unies mettent un terme à la présence des troupes de maintien de la paix, un départ programmé d’ici la fin de l’année.

Le pays ne voit pas le bout d’un conflit qui endeuille les populations depuis des décennies, avec l’une des crises humanitaires les plus graves au monde. Les groupes rebelles mais aussi l’armée régulière sont accusés d’avoir perpétré des massacres, des viols et une pléthore de violations des droits humains. Les heurts violents ont causé le déplacement de près de 7 millions de personnes, dont beaucoup sont isolées et n’ont pas accès à l’aide.

La RDC, un des pays les plus riches du continent (en ressources minérales), a tout pour amorcer son décollage vers un développement inclusif qui ne laisserait aucun Congolais sur le bord de la route. Mais voilà, tant que les armes parlent, tant que l’insécurité règne, tant que la mort rode les populations sont condamnées à une pauvreté et à un sous-développement chroniques.

 

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