Economie

Re-confinement : Nouveau coup dur pour l’économie

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Hier dimanche 9 mai 2021, la Tunisie a été re-confinée encore une fois pour une semaine.

La décision a été prise, cette fois, d’une manière intempestive prenant de court commerçants, entreprises, artisans, transporteurs… Pratiquement tout le monde, sauf de toute évidence ceux qui ont un congé payé et surtout chômé loin de leurs planques et bureaux.

Des files d’attente et des foules de gens entassés se sont formées devant les bureaux de Poste et dans les stations de transport interurbain du fait que le confinement coïncide avec la fête de l’Aïd el-Fitr.

Le chaos a continué dans les marchés où les commerçants ont été obligés, souvent par la force publique, à fermer boutique sans aucune information préalable. Ils ont subi des pertes colossales suite à leur sur approvisionnement en ces jours de forte consommation. Des protestations sous forme de désobéissance aux décisions gouvernementales se sont déclenchées dans plusieurs gouvernorats du pays, encadrées, pour la plupart par le patronat et la centrale syndicale.

Coté enseignement et en l’absence de plateforme éducative à distance, encore d’autres semaines d’ignorance ont été décrétées bien sûr au grand bonheur des syndicats.

Ainsi et pour le moment, toute l’activité économique est en berne pour presqu’une semaine en attendant de prolonger les mesures restrictives qui n’ont eu pour effet que le blocage des intérêts des tunisiens épuisés.

Les données actualisées de l’Institut national des statistiques (INS) montrent que la valeur ajoutée économique, tous secteurs confondus, durant l’année 2019 est estimée à 97.349.0 millions de dinars. L’arrêt de travail pour une journée est évalué à 270 millions de dinars.

Sur cette base et si l’on admet, selon les approches les plus optimistes, que le potentiel de l’activité économique quotidienne a diminué de 50% à cause de la réduction du temps de travail due au couvre-feu déjà en vigueur depuis le 9 avril dernier et autres mesures restrictives, on peut estimer le coût du manque à gagner jusqu’au 16 mai courant, notamment dans les secteurs de l’industrie, des services, des loisirs, du transport et de la logistique à au moins 10 milliards de dinars.

Continuer sur ce rythme pendant quelques semaines supplémentaires après le 16 engendrera un manque à gagner plus lourd et creusera le déficit budgétaire estimé déjà pour 2021 à 7644 millions de dinars.

Il n’est pas difficile de prévoir, selon les données économiques disponibles, que si cette gestion de l’épidémie de la COVID-19 continue de cette façon, un accrochage financier portera un coup fatal à plusieurs secteurs vitaux du pays.

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Publié par
Mohamed Ben Abderrazek