Le réchauffement climatique constitue une menace sérieuse pour la sécurité énergétique. Le secteur de l’énergie est particulièrement responsable des émissions de gaz à effet de serre, principalement en raison de sa forte dépendance aux combustibles fossiles. En contribuant ainsi au réchauffement climatique anthropique, le secteur de l’énergie se met lui-même en danger.
Un cercle vicieux
Le problème est un cercle vicieux, où les émissions de gaz à effet de serre provenant du secteur de l’énergie aggravent le réchauffement climatique, qui à son tour, compromet la stabilité et la fiabilité du secteur énergétique. Si cette tendance persiste, cela pourrait entraîner des conséquences dévastatrices, notamment des pénuries d’énergie, des perturbations dans les approvisionnements, des catastrophes naturelles accrues, etc.
Cependant, l’Organisation météorologique mondiale (OMM) indique qu’il est possible de briser ce cercle vicieux. Pour atteindre l’objectif de zéro émission nette d’ici 2050, tout en garantissant l’accès universel à une énergie abordable, fiable, durable et moderne d’ici 2030, il est essentiel de doubler notre approvisionnement en électricité à partir de sources d’énergie “propres” dans les huit prochaines années.
Pour cela, les investissements dans les énergies renouvelables doivent tout simplement tripler d’ici 2050. Et se mondialiser. En 2019-2020, la plupart des investissements dans les énergies renouvelables ont été réalisés dans la région de l’Asie de l’Est et du Pacifique, principalement la Chine et le Japon, suivie de l’Europe de l’Ouest et de l’Amérique du Nord. Depuis 2018, les pays en développement souffrent du recul des flux financiers internationaux. Alors même que l’Afrique, par exemple, pourrait avoir un rôle majeur à jouer en matière de production solaire photovoltaïque notamment.
Des productions menacées par le changement climatique
Des productions énergétiques sont de plus en plus menacées par les effets du changement climatique, qui provoquent des événements météorologiques extrêmes plus fréquents et intenses. Ces événements mettent à rude épreuve notre système énergétique, comme en témoignent les exemples des pannes de courant causées par les pluies verglaçantes en Russie et la vague de chaleur en Argentine.
L’Organisation météorologique mondiale (OMM) souligne qu’une grande partie de l’électricité produite dans le monde dépend directement de l’eau disponible. Par exemple, la production hydroélectrique, considérée comme une source d’énergie “verte”, pourrait rencontrer des difficultés à l’avenir. Déjà, 11 % des capacités de production hydroélectriques se trouvent dans des régions soumises à un stress hydrique élevé, et 26 % des barrages, ainsi que 23 % des projets en cours, sont situés dans des bassins présentant un risque moyen à très élevé de pénurie d’eau future.
Les centrales nucléaires ont également besoin d’eau pour se refroidir, et 15 % d’entre elles se trouvent actuellement dans des régions soumises à un stress hydrique élevé. Ce pourcentage devrait augmenter à 25 % dans les 20 prochaines années. De plus, certaines centrales nucléaires situées dans des zones côtières basses pourraient être vulnérables à la montée du niveau de la mer ou aux inondations, accentuant ainsi les risques.
Pour faciliter une transition plus efficace vers des sources d’énergie propres et renouvelables, l’OMM préconise une amélioration des services d’informations climatiques. L’industrie de l’énergie collabore déjà étroitement avec les services météorologiques, mais il est maintenant nécessaire de renforcer ces efforts en intégrant des données climatologiques pour accroître la résilience des systèmes énergétiques.
Actuellement, moins de la moitié des membres de l’OMM fournissent des produits adaptés au secteur de l’énergie, mais ceux qui le font ont montré leur efficacité, comme en témoigne l’augmentation de la production d’énergie des principaux barrages hydroélectriques du fleuve Columbia aux États-Unis grâce aux prévisions de débit.
Laissez un commentaire