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Récolte céréalière décevante à cause de la pénurie des intrants et la contrebande

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Selon un communiqué de l’office des céréales (OC) paru hier dimanche 7 août 2022, les quantités des céréales collectées, au 5 août courant à travers les différentes régions se sont élevées à 7,433 millions de quintaux.

Les quantités collectées sont réparties entre 6,683 millions quintaux de blé dur, 0,343 millions quintaux de blé tendre et 0,407 millions de quintaux d’orge et de triticale.

L’OC indique que « la moyenne de la consommation mensuelle est dans la limite de un million de quintal de blé dur, les quantités collectées permettront d’assurer les besoins en la matière jusqu’à la fin de 2022 ».

L’office ajoute, par ailleurs, que « les ressources financières sont en train d’être mobilisées sur les plans intérieur et extérieur, avec la conjugaison des efforts des parties concernées, pour garantir la poursuite de l’importation des quantités programmées et pourvoir aux besoins en termes de blé tendre et d’orge ».

L’office indique qu’une stratégie visant à parvenir à l’autosuffisance en matière de blé dur pendant la prochaine saison céréalière a été mise en place, à travers l’extension des superficies dédiées, l’augmentation de la production, la mise à disposition des intrants, notamment les semences et engrais, et la restructuration du dispositif d’encadrement et de vulgarisation agricole.

Toutefois, cette année, la Tunisie n’a pas été effectivement en mesure d’atteindre son objectif de collecter une récolte céréalière d’au moins 18 millions de quintaux. Les indicateurs relatifs à la collecte des différents types de céréales sont loin de toute autosuffisance alors que le pays doit encore s’approvisionner de plus des deux tiers de la consommation totale estimée à 32 millions de quintaux.

Les dernières données de l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche révèlent la collecte d’environ 7 millions de quintaux de céréales dans les centres de stockage dont la plupart sont du blé dur.

Les données montrent que le pays est encore loin d’atteindre l’autosuffisance en céréales, surtout que les quantités collectées ne dépassent pas le tiers de la consommation intérieure, dans un contexte marqué largement par la pénurie des intrants notamment les engrais et l’émergence du fléau de la contrebande des céréales au profit de cartels puissants. L’optimisme de l’OC quant à la possibilité de gérer la consommation locale sans recours massif aux importations de plus en plus couteuses n’a aucun fondement réel.

Il convient de noter, que la consommation annuelle de céréales par habitant dans le monde oscille entre 70 et 80 kg par habitant et par an, alors que ce pourcentage atteint 200 kg en Tunisie. Atteindre l’autosuffisance en blé dur nécessite au moins un plan multilatéral dans lequel le secteur bancaire jouerait un rôle majeur en finançant les agriculteurs pour qu’ils puissent augmenter leur production.

Rappelons que la Banque mondiale avait accordé fin juin dernier à la Tunisie un financement de 130 millions de dollars, afin d’aider le pays à faire face aux coûts d’approvisionnement alimentaire et à atténuer les effets de la guerre russo-ukrainienne sur le budget de subvention et les coûts d’importation du blé, notamment pour le blé tendre.

La Banque mondiale a indiqué que la Tunisie a obtenu un financement exceptionnel pour soutenir l’achat de blé destiné à l’industrie du pain, considérant dans son communiqué que la Tunisie a des défis importants au niveau de l’approvisionnement en céréales, en raison des difficultés qu’elle rencontre pour accéder aux marchés financiers et la hausse des prix sur les marchés internationaux, qui a affecté la capacité du pays à importer assez de céréales.

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Publié par
Mohamed Ben Abderrazek