Annonce de la reconnaissance
L’Irlande, la Norvège et l’Espagne ont officiellement reconnu l’État palestinien ce mardi, malgré la réaction furieuse d’Israël qui voit son isolement international croître, huit mois après la guerre de Gaza. Les trois pays espèrent que leur décision accélérera les efforts pour parvenir à un cessez-le-feu dans le conflit israélo-palestinien.
Détails de la reconnaissance
Les trois pays reconnaissent un État palestinien délimité par les frontières de 1967, avec Jérusalem comme capitale partagée entre Israël et la Palestine. Toutefois, ils ont également admis que ces frontières pourraient évoluer dans le cadre de négociations pour un accord final.
Le Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, a qualifié cette décision d’historique, visant à instaurer la paix entre Israéliens et Palestiniens. L’Irlande a annoncé qu’elle élèverait le statut de son bureau de représentation en Cisjordanie à celui d’une ambassade, tandis que la mission palestinienne en Irlande obtiendrait le même statut.
Le Premier ministre irlandais, Simon Harris, a souligné que la reconnaissance de l’État palestinien ne diminuait en rien le droit d’Israël à exister en paix et en sécurité.
Reconnaissances précédentes
Avec cette décision, le nombre de pays ayant reconnu l’État de Palestine s’élève à 147 sur les 193 membres de l’Assemblée générale des Nations Unies. Cela inclut la plupart des pays du Sud global ainsi que la Russie, la Chine et l’Inde.
Cependant, seuls quelques pays de l’Union européenne, principalement d’anciens États communistes ainsi que la Suède et Chypre, ont reconnu la Palestine.
D’autres pays, comme le Royaume-Uni, l’Australie, Malte et la Slovénie, envisagent également cette reconnaissance.
Importance du geste
La reconnaissance par ces trois grandes nations européennes est principalement symbolique, mais elle accentue l’isolement d’Israël sur la scène internationale. Elle pourrait inciter d’autres pays à suivre le même chemin, espèrent les trois États.
Alon Liel, ancien directeur général du ministère israélien des Affaires étrangères, a indiqué que cette reconnaissance pourrait influencer l’opinion publique en Israël, où ces pays sont perçus comme des modèles diplomatiques.
Certains analystes voient dans ce geste une pression exercée sur Israël pour mettre fin à la guerre et une incitation pour d’autres nations à emboîter le pas.
Réactions d’Israël et des Palestiniens
La réaction d’Israël a été immédiate et hostile, avec le retrait des ambassadeurs des trois pays et la convocation des ambassadeurs de ces pays en Israël. Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a déclaré que cette reconnaissance récompense le Hamas pour ses “actes de violence”.
Le ministre israélien des Affaires étrangères, Yisrael Katz, a accusé le Premier ministre espagnol de complicité dans l’incitation à la génocide et les crimes de guerre.
En revanche, l’Autorité palestinienne et le Hamas ont tous deux salué cette annonce.
Position des États-Unis
Les États-Unis soutiennent la solution à deux États, mais estiment que celle-ci ne peut être atteinte que par un dialogue direct entre les parties, et non par des reconnaissances unilatérales. Le mois dernier, les États-Unis ont utilisé leur droit de veto contre une tentative de reconnaissance de la Palestine par les Nations Unies.
Position des autres pays européens
L’Espagne, la Norvège et l’Irlande ont passé des mois à rallier d’autres pays de l’Union européenne à leur cause, mais la question reste divisée parmi les grandes nations du bloc.
La France a déclaré que la création d’un État palestinien n’était pas “tabou” mais que le moment n’était pas opportun. L’Allemagne a réaffirmé son soutien à une solution à deux États mais estime que cela ne peut se réaliser que par le dialogue.
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