Dès les premiers jours du Ramadan, les Tunisiens font la queue dans de longues files d’attente, épuisés, pour acheter du pain dans tous les gouvernorats du pays, au milieu des craintes d’une exacerbation de la crise de la pénurie de pain dans les prochains jours, alors que les autorités ont déclaré avoir fourni des quantités suffisantes de farine les boulangeries.
Par peur de ne pas obtenir les quantités de pain nécessaires, les Tunisiens se précipitent chaque jour du ramadan dans les boulangeries pour en acheter, enfreignant les règles auxquelles ils sont habitués depuis des décennies en achetant du pain après la fin des heures de travail administratif ou avant l’appel à la prière pour la rupture du jeûne.
Pénurie de farine
Le Président de la Chambre Nationale des Propriétaires de Boulangeries a confirmé que les boulangeries produisaient suffisamment de pain pour répondre aux besoins du marché, soulignant que la crise de la farine est en voie de trouver une solution après l’approvisionnement des professionnels en grandes quantités.
Notons que, les boulangeries tunisiennes fabriquent quotidiennement 6,7 millions de pains, dont 3,9 millions de pains de grande taille (subventionnés) et 2,7 millions de « baguettes » (pain de plus petite taille).
Augmentation de la consommation
La consommation de pain pendant le Ramadan, selon l’Institut national de la consommation, a augmenté de 25% par rapport aux mois précédents. La consommation de (baguettes) a augmenté de 13% pendant le mois de jeûne par rapport au reste de l’année.
Le prix réel du pain de grande taille, sans subvention, est de 465 millimes le pain (subvention de l’ordre de 235 millimes), et il est vendu au public à 230 millimes, tandis que les baguettes (petit pain) sont vendues au public à 190 millimes, avec des subventions de l’ordre de 84 millimes, ce qui signifie que son prix réel est égal à 274 millimes.
La Tunisie importe 80 % de ses besoins en blé tendre, ce qui fait que 4 miches de pain sont importées pour une miche faite de farine locale, tandis que les importations de blé du pays représentent à elles seules plus de 51 % des importations alimentaires.
Le pain en Tunisie est soumis à la tarification gouvernementale pour les boulangeries qui bénéficient de la farine subventionnée, tandis que les boulangeries qui dépendent de l’achat direct de farine auprès des moulins vendent aux prix dits « libres ».
En janvier dernier, le ministère du Commerce a démenti toute augmentation des prix du pain subventionné des deux tailles « gros » et petits « baguettes », et indiquait que 3311 boulangeries classées approvisionnent diverses régions en pain subventionné des deux types dans des quantités d’environ 8 millions de pains par jour.
La Tunisie, qui souffre d’un grave déficit financier et d’une faible croissance, compte sur des prêts pour ses importations de blé russe et ukrainien qui s’élevent, selon le rapport de l’Union des banques arabes, à 1 095 000 tonnes, dont 984 000 tonnes ont été importées d’Ukraine, pour une valeur de 196 millions de dollars, tandis que la valeur des importations russes est estimée à 24 millions de dollars.
Au cours de la dernière campagne, la récolte finale de la campagne céréalière s’est élevée à 16,8 millions de quintaux, tandis que les besoins annuels en céréales sont estimés à environ 30 millions de quintaux. Cela est dû aux attentes selon lesquelles la récolte céréalière chutera d’un tiers cette année, a déclaré l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture.
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