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Référendum : ils insultent notre intelligence, la Tunisie n’est ni l’Egypte ni la Libye

Référendum : ils insultent notre intelligence, la Tunisie n’est ni l’Egypte ni la Libye

La défection de «Arraya Al Wataniya» donne le ton : On va tout entendre, tout voir durant la campagne autour du référendum. Si Mabrouk Korchid et compagnie ont jeté l’éponge à trois semaines de la consultation populaire c’est certainement pour aller dans le sens du vent et pour crier avec les loups, et ils vont crier de plus en plus fort, jusqu’au 25 juillet et bien après. Le bateau Tunisie va tanguer, plus que de raison, mais cela ne doit pas nous exonérer d’un travail analytique objectif sur tout ce qui se dit, se fait, un travail de tri salutaire pour la jeune démocratie. Quoi qu’on puisse entendre prochainement ce sont les Tunisiens qui diront leur mot le jour du référendum, les Egyptiens et les Libyens – pour ne citer qu’eux – aimeraient en dire autant…

La bonne nouvelle, si on ne doit en retenir qu’une, c’est que les citoyens tunisiens restent maîtres de leur destin et il ne faut laisser personne rogner ce droit acquis au prix du sang en 2011-2012. Cette possibilité de façonner son avenir, l’avenir de la nation, c’est in fine ce qu’il y a de plus précieux, aussi précieux que l’air que l’on respire, et ça jusqu’à la preuve du contraire c’est gravé sur le marbre. Et laisser les politiciens, de quelque bord qu’ils soient, nous convaincre du contraire est un crime contre ceux qui ont payé de leurs vies nos libertés…

Nos frères libyens étaient censés choisir les hommes et femmes qui président à leur destinée en décembre dernier, les élections ont été renvoyées aux calendes grecques et les armes ont repris leurs droits depuis. A ce qu’on sache la Tunisie est très loin de ce scénario catastrophe et ne s’en approchera probablement jamais. Que dire de la flamme de la démocratie qui s’est éteinte en Egypte et peut-être pour toujours. Allez dire aux Egyptiens que les Tunisiens vont se déplacer ce 25 juillet pour fixer un cap politique et constitutionnel…

Allez dire aux Egyptiens que les Tunisiens vivent sous une dictature et que ne serait-ce que participer à une consultation populaire renforce cette main de fer. Allez dire ça aux Nord-Coréens, aux Russes, aux Afghans, aux Cubains, aux Syriens, etc. Et surtout dites à ceux qui claironnent que nous sommes sous la botte d’un dictateur que si c’était effectivement le cas ils ne seraient pas là pour le dire. Qu’ils cessent d’insulter notre intelligence !

Le monde est peuplé de citoyens malheureux, dont les droits les plus élémentaires et les libertés fondamentales ont été confisqués, à ce qu’on sache en Tunisie il n’y a pas une pléthore de prisonniers d’opinion ou prisonniers politiques, en dépit des fantasmes des uns et des autres. Qu’on le veuille ou non c’est cela la réalité. Alors au lieu d’anticiper sur un scénario apocalyptique tiré de je ne sais quel délire de politique-fiction, il faut exercer sa liberté de choix, toute sa liberté de choix, et ça commence par écouter quand c’est la voix de la raison et se boucher les oreilles quand ce sont des inepties…

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