Réforme du concours de résidanat en pharmacie : la Tunisie modernise les critères d’accès

Le Journal officiel de la République tunisienne a publié ce jour un arrêté conjoint du ministère de la Santé et du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, introduisant une réforme majeure du concours national de résidanat en pharmacie. Cette mesure abroge et remplace l’annexe de la décision datant du 27 décembre 2010.

Cette actualisation vise à moderniser les critères d’accès au résidanat pour les étudiants en pharmacie, en les alignant sur les dernières avancées scientifiques, les standards internationaux, et les besoins cliniques contemporains du système de santé tunisien.

Le nouveau programme est articulé autour de trois axes scientifiques majeurs, couvrant l’ensemble des compétences théoriques et pratiques exigées pour une spécialisation de haut niveau en pharmacie hospitalière ou biologique.

Sciences fondamentales au cœur de la formation

Le premier axe regroupe les sciences fondamentales, essentielles pour une compréhension approfondie des mécanismes biologiques et chimiques. Il inclut notamment :

• L’épidémiologie,

• La chimie physique des solutions,

• La physiologie humaine,

• La pharmacotechnie,

• La pharmacologie,

• Les réactions d’oxydoréduction,

• La chimie organique,

• Et les techniques d’analyse spectroscopique.

Ce socle est conçu pour doter les candidats des bases scientifiques solides indispensables à l’analyse et à l’élaboration de traitements médicamenteux complexes.

Sciences pharmaceutiques cliniques : une approche thérapeutique intégrée

Le deuxième volet porte sur les sciences pharmaceutiques cliniques, avec une attention particulière sur le cycle de vie des médicaments : mécanismes d’action, métabolisme, distribution, élimination. Les candidats seront également évalués sur leur connaissance des grandes classes thérapeutiques :

• Anti-inflammatoires,

• Antibiotiques,

• Antihypertenseurs,

• Antidiabétiques,

• Médicaments du système nerveux central,

• Anticancéreux.

Cette orientation clinique vise à renforcer la compétence des pharmaciens dans leur rôle de conseil thérapeutique et d’accompagnement du patient, en lien avec les professionnels de santé.

Biologie clinique : focus sur les pathologies majeures

Enfin, le troisième axe est consacré à la biologie clinique, indispensable dans le cadre des diagnostics et du suivi thérapeutique. Il couvre une large gamme de pathologies :

• Infections bactériennes, virales, fongiques et parasitaires,

• Anémies et hémopathies malignes,

• Troubles hormonaux,

• Maladies du foie et des reins,

• Syndromes métaboliques.

Cet aspect reflète la volonté des autorités de renforcer la compétence des pharmaciens cliniciens dans le dépistage et la prévention, tout en tenant compte des réalités épidémiologiques tunisiennes.

Cette réforme marque un tournant stratégique dans la formation des pharmaciens résidents en Tunisie, avec pour objectif d’élever le niveau d’exigence scientifique tout en adaptant les profils aux nouveaux défis du secteur de la santé. Elle s’inscrit dans une logique de convergence vers les standards internationaux et offre aux futurs professionnels un cadre plus rigoureux et mieux structuré pour intégrer des établissements hospitaliers, des laboratoires ou des centres de recherche.

Avec cette modernisation du référentiel, la Tunisie confirme sa volonté d’investir dans les compétences médicales de demain, en alignant la formation académique sur les besoins concrets du système sanitaire national et mondial.