Economie

Réformes économiques en Tunisie : Les conditions irréalisables du FMI

Réformes économiques en Tunisie : Les conditions irréalisables du FMI

Le conseil d’administration du FMI a annoncé, à l’achèvement récent des consultations de 2021 au titre de l’article IV avec la Tunisie que la stabilisation de l’économie jusqu’à ce que la pandémie s’atténue, constitue une priorité de taille.

Les administrateurs de l’instance financière internationale ont recommandé de faire en sorte que la politique et les réformes budgétaires viseront à réduire le déficit notamment à travers la révision de la masse salariale et les subventions énergétiques à la baisse tout en accordant la priorité aux dépenses de santé et à l’investissement, ainsi qu’en protégeant les dépenses sociales ciblées.

Les administrateurs ont noté que la dette publique de la Tunisie deviendrait insoutenable à moins que ne soit adopté un programme de réforme solide et crédible. Ils ont appelé en outre les autorités à rendre la fiscalité plus équitable et favorable à la croissance, et à assainir la situation des dettes du système de sécurité sociale.

Les administrateurs ont souligné, sous le même angle de réformes, qu’il est nécessaire d’opérer des changements d’ample portée dans les entreprises publiques afin de réduire les éventuels passifs.

D’autres recommandations ont été formulées en ce qui concerne la libéralisation progressive du compte de capital, tout en surveillant de près la solidité du secteur financier.

Cependant,  malgré l’insistance du FMI sur la nécessité de réformer d’urgence les entreprises publiques et le la caisse de compensation, le gouvernement vient de conclure, bien avant les négociations prévues pour ce mois entre le gouvernement et les bailleurs de fonds, un accord avec l’UGTT pour lancer d’une manière « participative » des réformes économiques et sociales.

La centrale syndicale avait déjà exprimé son refus de réduction de la masse salariale et des subventions. L’UGTT exprime aussi constamment son rejet de la privatisation des entreprises publiques même celles qui sont en faillite ou presque.

Sur un autre plan et à court de budget, le gouvernement ne dispose d’aucune marge de manœuvre et encore moins de vision pour dynamiser l’investissement. Au vu de plusieurs rapports, la Tunisie est carrément en phase de désinvestissement local et étranger.

La libéralisation du compte capital est une opération très périlleuse à mettre en œuvre du fait de la fragilité du système monétaire local et de la hausse continue du déficit courant (6,8% du PIB).

Ce qui est intéressant dans le « cas » tunisien, c’est que les autorités ne disposent pas des moyens pour réaliser leurs « ambitions », mais comptent, toutefois, contracter de nouveaux crédits sans pour autant faire des concessions aux bailleurs de fonds…

 

 

 

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