Le refus de visas à des étudiants tunisiens invités à présenter leurs travaux lors de la prestigieuse Conférence Internationale sur les Circuits et Systèmes Électroniques (ICECS) à Nancy, en France, suscite indignation et incompréhension.
Ces décisions, justifiées par des motifs tels que « dossier non fiable », soulèvent des interrogations sur la cohérence des politiques consulaires françaises et leurs impacts sur les relations bilatérales avec la Tunisie.
Une indignation grandissante chez les intellectuels tunisiens
Un ancien président directeur général de l’Instance Nationale des Télécommunications (INT), aujourd’hui universitaire, a exprimé sa consternation sur les réseaux sociaux. Dans une publication sur Facebook, il déclare :
« Pourquoi la France ne donne pas de Visa à nos étudiants pour aller présenter leurs résultats dans une conférence internationale de renommée (ICECS) ? Motif : dossier non fiable. Et on nous parle de la francophonie, de l’AUF… »
Ces propos reflètent un sentiment croissant d’injustice parmi les élites tunisiennes. Les maladresses répétées des services consulaires français, qui ne font plus de distinction entre métiers académiques, médicaux ou journalistiques, alimentent une perception négative.
Ces décisions risquent de détériorer davantage l’image de la France auprès d’une élite tunisienne de plus en plus critique.
ICECS : une opportunité manquée pour les étudiants tunisiens
Organisée par l’IEEE, l’ICECS est une conférence de premier plan dans le domaine des circuits et systèmes électroniques. Se tenir du 18 au 20 novembre 2024 à Nancy, elle représente une occasion importante pour les étudiants de contribuer à des débats scientifiques internationaux et de valoriser leurs travaux.
Des contradictions avec les valeurs affichées par la France
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Promotion de la francophonie et de la coopération scientifique
Emmanuel Macron a récemment insisté sur l’importance de renforcer la francophonie et les échanges académiques. Pourtant, refuser des visas à des étudiants francophones, souvent invités à des événements validés par des institutions prestigieuses, contredit encore une fois ses déclarations. -
Impact sur l’attractivité scientifique de la France
Les décisions consulaires, perçues comme arbitraires, envoient un message négatif à la communauté scientifique internationale. Cela risque de dissuader de nombreux talents tunisiens de se tourner vers la France pour leurs projets académiques et professionnels. D’ailleurs, d’autres pays sont entrain de percer dans les différents domaines scientifiques.
Une gestion consulaire critiquée
Les services consulaires français en Tunisie sont de plus en plus critiqués pour leur manque de discernement dans le traitement des demandes de visas.
En appliquant des critères uniformes sans distinction entre chercheurs, médecins ou journalistes, ces pratiques reflètent une bureaucratie rigide et peu adaptée aux exigences des échanges entre les pays.
Ces maladresses successives fragilisent la coopération bilatérale et entament encore plus la confiance des élites tunisiennes envers la France.
Conséquences pour les parties concernées
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Pour les étudiants tunisiens
Ces refus privent des jeunes chercheurs d’une plateforme pour présenter leurs résultats, limitant leur visibilité internationale et leurs opportunités de collaboration. -
Pour la Tunisie
Empêcher des étudiants de participer à des conférences internationales nuit à l’intégration scientifique de la Tunisie dans des initiatives mondiales. -
Pour la France
Ces décisions entachent l’image de la France comme pays ouvert et promoteur de la coopération internationale, tout en alimentant un ressentiment croissant parmi les élites tunisiennes.
Appels à une gestion plus équitable
Face à cette situation, plusieurs recommandations s’imposent :
- Des critères transparents pour les refus de visas : Justifications précises et non ambiguës pour éviter les accusations d’injustice.
- Un traitement différencié pour les chercheurs : Les étudiants et professionnels académiques devraient bénéficier de procédures simplifiées et prioritaires.
- Un mécanisme de recours efficace : Permettre un réexamen rapide des décisions injustifiées pour préserver les opportunités des candidats.
Un signal négatif de plus pour l’élite tunisienne
Ce refus de visas, même si il s’agit d’une décision souveraine, motivé par des critères flous, illustre une incohérence entre les discours officiels de la France et ses pratiques administratives. Il envoie un signal négatif à une élite tunisienne historiquement proche de la France mais de plus en plus critique face aux dernières séries de décisions de la France.
Pour restaurer la confiance, la France doit aligner ses actes sur ses valeurs déclarées en matière de coopération internationale et de francophonie.
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