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Regroupement familial au Québec : des délais « inhumains » qui déchirent des familles

Regroupement familial au Québec : des délais « inhumains » qui déchirent des familles

Une famille séparée par des délais administratifs

Ancienne membre des Forces canadiennes, une future maman, 36 ans, mène aujourd’hui un combat personnel : réunir son mari cubain, avec elle au Québec avant la naissance de leur fille en avril. Leur histoire met en lumière des délais de traitement interminables pour les demandes de regroupement familial dans la province, qui s’élèvent à 36 mois, contre 10 mois dans d’autres provinces canadiennes.

« Le père de notre future fille va peut-être arriver quand elle aura 4 ans. Ça n’a pas de sens ! », s’indigne Mme Boissonneault.

Un coût financier et psychologique élevé

Depuis leur mariage en mars 2023, la future maman a déjà dépensé plus de 10 000 $ en démarches administratives, incluant des frais de visa, de résidence permanente et des déplacements pour des examens biométriques. À cela s’ajoute le stress de jongler entre ses responsabilités professionnelles, ses trois enfants âgés de 6, 7 et 9 ans, et une grossesse.

« C’est lourd, très lourd. J’ai été forte, mais maintenant je suis fatiguée », confie-t-elle.

Elle dénonce un système qu’elle qualifie de “complexe et inhumain”, nécessitant parfois le recours à des spécialistes, comme une consultante en immigration qu’elle a engagée pour 800 $.

Une situation partagée par des milliers de familles québécoises

Cette future maman n’est pas seule. Plus de 40 000 familles québécoises sont touchées par ces longs délais, aggravés par les quotas stricts du gouvernement provincial. En 2025, le plan d’immigration du Québec prévoit seulement 11 000 admissions dans la catégorie du regroupement familial, sur un total de 51 000 immigrants permanents.

« Nous sommes les seuls au Canada à subir des délais aussi longs. Ailleurs, les familles sont réunies en moins d’un an », déplore-t-elle.

Des règles à adapter à la réalité moderne

En dépit de l’obtention du certificat de sélection du Québec (CSQ), preuve que la province est prête à accueillir son mari, la future maman souligne l’inefficacité du processus. Elle propose des solutions simples, comme l’octroi d’un visa de visiteur, qui n’engagerait aucun coût pour le gouvernement puisque la famille prendrait elle-même en charge tous les frais.

« Pourquoi ces obstacles ? Nous sommes prêts à tout payer. Ce n’est pas juste. »

Elle appelle également à une réforme des lois sur le regroupement familial pour mieux répondre à la réalité des couples modernes, où les partenaires viennent souvent de l’étranger.

Une bataille pour l’humanité

En partageant son histoire, cette future maman espère attirer l’attention sur une problématique qui affecte des milliers de familles au Québec. Bien qu’elle reste réaliste quant à l’impact sur sa propre situation, elle souhaite ouvrir la voie à des changements pour rendre le processus de réunification familiale plus humain.

« Si cela peut rendre le processus plus juste pour d’autres à l’avenir, alors cela en vaudra la peine. »

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