Politique

Relations entre la France et l’Algérie : Prolongement du froid glacial

Relations entre la France et l’Algérie : Prolongement du froid glacial

Les relations diplomatiques entre l’Algérie et la France ont connu ces derniers jours des tensions.

Il semble même que le froid glacial dans lequel elles sont plongées risque de se prolonger, car le président algérien, Abdelmadjid Tebboune s’est montré pessimiste quant à la fin des tensions entre les deux pays.

La crise s’est déclenchée après les déclarations du président français, Emmanuel Macron , jeudi 30 septembre 2021 lors d’une rencontre à l’Elysée avec ceux qu’il a appelé « petits fils de la guerre d’Algérie ».

Dans une reprise d’une rhétorique chère à l’extrême droite, le président français s’est ouvertement attaqué au système algérien, qu’il a qualifié de « politico-militaire ». Il s’est ensuite demandé la question d’existence de la nation algérienne avant la colonisation française en 1830.

D’ailleurs, les propos révélés par le Journal Le Monde, le 02 octobre 2021, ont créé une polémique en Algérie.

En marge de ces propos, la présidence algérienne a décidé, le même jour, de rappeler l’ambassadeur à Paris, Mohamed Antar Daoud, et d’interdire aux avions militaires français, le survol du territoire algérien par les avions militaires français de l’opération Barkhane au Mali.

Depuis, la brouille s’est compliquée et la colère d’Alger ne s’est pas apaisée, le ciel des relations algéro-françaises ne s’est pas éclairci et le vent glacial ne cesse de gronder.

« Déclarations très graves »

Le président algérien a qualifié, dans un entretien au magazine allemand Der Spiegel, les propos tenus par le président français de « très graves », soulignant que ce dernier avait une bonne réputation à Alger et ce depuis qu’il a qualifié en 2017, le colonialisme de crime contre l’humanité alors qu’il était candidat aux élections présidentielles.

« On ne touche pas à l’histoire d’un peuple, on n’humilie pas les Algériens », a martelé M. Tebboune.

En pleine course vers un deuxième mandat, Macron a adopté une rhétorique de l’extrême droite sur l’Algérie et la colonisation.

« Je ne vais pas être le premier à faire le pas, sinon je perds tous les Algériens », a expliqué M. Tebboune, affirmant ainsi sa rupture avec Emmanuel Macron.

De même, le président algérien a ajouté qu’ « aucun Algérien n’accepterait que je reprenne contact avec ceux qui ont formulé ces insultes ».

« C’est un problème national, ce n’est pas un problème du président de la République », a-t-il dit, en affirmant que « M. Macron a blessé la dignité des Algériens ».

Sur l’avenir de la relation franco-algérienne, M. Tebboune a indiqué que la crise est loin d’être finie.

Le penchant de « trop » pour l’extrême droite :

Accusant Emmanuel Macron de reprendre le même discours que l’éditorialiste polémiste anti-immigration et anti-islam, Eric Zemmour, estimant qu’il l’a fait pour « des raisons électoralistes».

Il convient de noter que Le Figaro a révélé dans un article des extraits du nouveau livre de Zemmour, notamment sa conversation avec Macron datant de l’été 2020 juste après son agression par un passant dans la rue diffusée sur Snapchat, dans lequel il a souligné que le président était intéressé par son plan sur l’immigration.

« Je lui dis qu’il y a toujours des individus bons ou méchants. Peu importe, mais je crois aux inconscients collectifs qui nous dirigent, et l’inconscient collectif de ces populations musulmanes est de coloniser l’ancien colonisateur, de dominer l’infidèle au nom d’Allah.», peut-on lire.

Suite à quoi, Emmanuel Macron aurait “donné raison” à son interlocuteur.

Rappel- Le Macronisme de 2017 : Un discours qui avait plu aux électorats de gauche et de droite

Pourtant, son discours en 2017 était basé sur l’entente avec les différents courants politiques. Surnommé le président du « r », Macron a su plaire « en même temps » à la gauche et à la droite et ce en surutilisant l’élément « r » dans des proportions statistiques incroyables. Sa stratégie verbale se basait sur les mots de changement et de les assortir du préfixe « r », qui relève de la réaction. C’est la façon de se mettre « en marche » tel était le slogan de sa campagne présidentielle.

En fait, il utilisait un vocabulaire de gauche assorti d’une lettre de droite. Par exemple, il ne disait pas « fondation » mais « refondation » pour séduire les électorats de gauche et de droite.

Coup dur pour la France et les français :

Concernant le survol des avions militaires français opérant au Mali, le président Tebboune a fait savoir que la décision était définitive

« Si les Français veulent aller au Niger ou au Mali, ils vont mettre neuf heures et non plus quatre comme avant (…) Bien sûr, on va toujours rendre possible de rapatrier des blessés, mais sur le reste, on n’a plus à coopérer ensemble (…) Peut-être que c’est simplement fini maintenant », a expliqué M. Tebboune.

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