Les données du recensement national de la population pour l’année 2024 ont révélé des chiffres préoccupants concernant l’analphabétisme dans plusieurs régions tunisiennes. En tête du classement figure le gouvernorat de Jendouba, avec un taux d’analphabétisme de 28,5 %, suivi de Kairouan avec 27,9 %, puis Sidi Bouzid avec 26,2 %, Kasserine avec 25,8 %, et enfin Siliana avec 25,4 %.
Les statistiques révèlent également un écart marqué entre les sexes. Dans toutes les régions citées, les femmes sont nettement plus touchées par l’analphabétisme que les hommes. À Jendouba, par exemple, 36,5 % des femmes sont analphabètes contre 20 % des hommes. À Kairouan, ces taux sont respectivement de 36,2 % pour les femmes et 19,2 % pour les hommes.
Le même constat s’observe à Sidi Bouzid (34,9 % pour les femmes contre 17,2 % pour les hommes), à Kasserine (34,7 % contre 16,5 %) et à Siliana (34 % contre 16,6 %).
Ces chiffres traduisent de profondes inégalités sociales et régionales, notamment dans les zones de l’intérieur du pays, où les conditions économiques et l’accès à l’éducation restent fragiles. Ils remettent en question l’efficacité des politiques publiques en matière de lutte contre l’analphabétisme, et soulignent l’urgence de repenser des stratégies nationales ciblées, inclusives et sensibles au genre.
Face à ces constats, la Tunisie est appelée à agir rapidement pour garantir un accès équitable à l’éducation, condition indispensable à un développement durable, à la justice sociale et à la réduction des inégalités.
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