Jeudi, le bureau de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) a décidé de transmettre un projet de loi organique à deux commissions parlementaires : celle de la législation générale et celle du règlement intérieur, des lois électorales, des lois parlementaires et de la fonction électorale.
Ce texte, composé de quatre articles, vise à étendre les privilèges statutaires des membres et du président de l’ARP au Conseil national des régions et des districts (CNRD).
Une extension des indemnités et des retraites parlementaires
Le projet de loi stipule, dans son article premier, que les indemnités parlementaires prévues par les articles 72 et 73 de la loi n°145 de 1988, relative à la loi de finances de 1989, s’appliqueront désormais également au président et aux membres du CNRD. Cette mesure alignerait les avantages financiers des membres du CNRD sur ceux des parlementaires de l’ARP.
En outre, l’article 2 propose d’étendre aux membres du CNRD les dispositions de la loi n°16 de 1985, qui régit le régime de retraite des membres de l’ARP. Cela signifie que les membres du CNRD pourront bénéficier des mêmes conditions avantageuses en matière de retraite que leurs homologues parlementaires.
Une application rétroactive des dispositions
Un point notable du projet de loi est précisé dans l’article 4 : les dispositions adoptées auront un effet rétroactif à partir de la date de début des travaux du CNRD, soit le 19 avril 2024. Cette rétroactivité pourrait soulever des débats, notamment sur l’impact budgétaire d’une telle mesure.
Objectifs du projet de loi
Selon l’exposé des motifs publié sur le site de l’ARP, le texte vise principalement à assurer une harmonisation des statuts entre les deux institutions représentatives.
L’idée est de garantir une égalité de traitement entre les membres de l’ARP et ceux du CNRD, en considérant que ces deux institutions participent à la gouvernance du pays.
Une question de cohérence ou un privilège contesté ?
L’extension des privilèges parlementaires au CNRD soulève des interrogations. Alors que la Tunisie fait face à des défis économiques majeurs, certains observateurs pourraient percevoir cette mesure comme une augmentation des dépenses publiques, particulièrement en ce qui concerne les indemnités et les retraites. De plus, l’effet rétroactif de la loi pourrait exacerber les critiques sur une gestion jugée parfois peu transparente des ressources publiques.
Un débat parlementaire attendu
Le projet de loi, désormais entre les mains des commissions parlementaires, devra faire l’objet d’un examen approfondi et pourrait susciter des débats animés au sein de l’ARP. Les implications financières de cette extension, ainsi que son bien-fondé dans le contexte socio-économique actuel, seront au cœur des discussions.
En route vers une adoption ?
Si le projet de loi est adopté, il marquera une étape importante dans la structuration des institutions tunisiennes, mais pourrait également nourrir des débats sur la perception de la classe politique par les citoyens.
La décision finale de l’ARP sera scrutée de près, tant au niveau national qu’international.
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