Société

Revue de la semaine du 3 au 10 juin 2022: “La Nouvelle République” de Kais Saïed en marche, mais sans l’UGTT et les magistrats

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La fuite des épreuves du baccalauréat quelques minutes après le démarrage de la session principale malgré toutes les mesures préventives prises le ministère de l’Education a fait le scandale de la semaine. A l’approche du référendum, ça commence à chauffer entre les pro et anti-Kais Saïed. Censé être un dialogue rassembleur, l’initiative présidentielle a démarré en l’absence de l’UGTT. La grève des magistrats continue malgré la punition infligée.

Démarrage du dialogue national en l’absence de l’UGTT

Une première réunion de la Commission Consultative des affaires Socio-économiques a été tenue samedi dernier à Dar Dhiafa à Carthage sous la présidence de Sadok Belaid. Plusieurs parties ont été présentes pour prendre part à l’initiative du président de la République.

Le secrétaire général de l’UGTT Noureddine Tabboubi a, en effet, considéré que le dialogue national initié par le président de la République est fictif. La raison pour laquelle la Centrale syndicale a refusé d’y participer.

“Nous avons refusé de participer à un simulacre de dialogue … la raison pour laquelle l’Etat nous a ciblé, a t-il ajouté.

 Noureddine Tabboubi a assuré à la correspondante de Tunisie Numérique que la Centrale syndicale a tourné la page du dialogue national précisant que le gouvernement n’avait pas l’intention de mettre en oeuvre les accords déjà conclus avec l’Union. 

Il, dans le même cadre, annoncé le maintien de la grève du 16 juin courant.

Le gouvernement dévoile les grandes lignes du programme des réformes

La présidence du gouvernement a publié, samedi dernierle programme national de réforme, intitulé « le programme de stabilité économique et financière ».

En marge d’une conférence de presse tenue, le ministre de l’Economie Samir Saïed est revenu sur les différents défis auxquels fait face le gouvernement depuis sa nomination.

La ministre des Finances Sihem Boughdiri Nemsia a déclaré que le programme national des réformes a pour objectifs de réviser le cadre législatif, faciliter les procédures administratives, améliorer le climat des affaires, généraliser le paiement électronique et soutenir les petites et moyennes entreprises (PME).

La ministre du Commerce Fadhila Rabhi Ben Hamza a révélé que les dépenses de la subvention vont atteindre les 4200 millions de dinars au cours de l’année courante face à 3200 millions de dinars l’année dernière.

” Les dépenses de la subvention constituent 3,3% du PIB soit près de la moitié du budget dédié à l’investissement. Il a été, de ce fait, décidé de réviser le programme de subvention et mettre en place une nouvelle stratégie pendant les années 2023-2026 qui aura pour objectif d’orienter les subventions vers les catégories vulnérables et les familles nécessiteuses a-t-elle dit expliquant que les céréales et l’huile végétale constituent 87% des frais généraux de subvention.

Le ministre des Affaires sociales Malek Zahi a annoncé la création d’une plateforme pour un million de familles tunisienne. Cette plateforme est nécessaire, selon Zahi, pour la distribution des aides sociales et des subventions au profit des catégories vulnérables ayant atteint 840 millions de dinars.

Le ministre de l’Education Fethi Sellaouti a affirmé lors d’une conférence de presse qu’« Une baisse de 8 millions de dinars a été enregistrée dans le coût de l’organisation des examens nationaux pour l’année 2022 pour atteindre 29 millions de dinars contre 37 millions de dinars en 2021.

La ministre de l’Environnement, Leila Chikhaoui a assuré que plusieurs décharges anarchiques localisés dans plusieurs régions de la République, seront fermés.

Le référendum, objet d’un bras de fer entre les pro et anti-Kais Saïed

Les membres du mouvement du 25 juillet, ont  appelé ce jeudi 9 juin 2022, le conseil supérieur de la magistrature à dévoiler les raisons du limogeage des juges par le président de la République Kais Saied, pour éclaircir l’opinion publique sur les divers dépassements qui ont été menés par ces derniers.

Par ailleurs, le mouvement a assuré que la grève qui a été annoncée par les magistrats est  “illégitime” et porte atteinte à l’image de la Tunisie.

Le mouvement a, également, souligné que la vaste campagne populaire qui sera organisée a pour objectif d’assurer le succès du référendum du chef de l’Etat dans tous les gouvernorats  de la République, et ce à partir du dimanche prochain.

Il considéré que l’Union générale tunisienne du travail le ( UGTT) n’est pas en mesure d’être fidèle à sa vraie activité nationale et qu’elle veut servir essentiellement “ses propres intérêts”.

” C’est vrai que l’UGTT est une organisation forte mais elle n’est pas entrain de s’engager à effectuer son rôle national…Il est inacceptable de s’orienter vers les affaires politiques… Nous appelons le syndicat à réviser toute sa politique, ses activités et ses devoirs envers la Tunisie” 

De l’autre côté, le Parti Destourien Libre (PDL) a adressé une mise en demeure à l’Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE) via un huissier de justice.

Le PDL a expliqué que cette décision vise à pointer l’illégitimité de la composition de l’ISIE et les décrets présidentiels relatifs à l’organisation du  référendum ajoutant que le Chef de l’Etat n’a pas les prérogatives nécessaires pour présenter le projet de la Constitution de la “Nouvelle République”.

Pour sa part, le secrétaire général d’Ettakattol, Khalil Zaouia a déclaré que l’échec de la consultation électronique lancée par Saïed, va lui faire perdre sa légitimité.

Bac 2022: La fuite des examens fait un scandale

Le ministre de l’Education Fethi Sellaouti a déclaré que 134 950 candidats passeront les épreuves de la session principale du baccalauréat cette année.

Il a assuré à l’envoyée de Tunisie Numérique, que le ministère a lancé une grande offensive contre la triche dans les examens nationaux, notamment, le baccalauréat.

Dans un post publié, lundi dernier, sur sa page officielle, le secrétaire général de la Fédération générale de l’enseignement secondaire Lassad Yakoubi a commenté la fuite de l’épreuve de philosophie sur les réseaux sociaux, quelques minutes après le démarrage des épreuves de la session principale du baccalauréat.

Il a considéré  que le ministère de l’Éducation est indifférent par rapport à la question de la fuite des examens du baccalauréat.

Adel Ben Hamida, directeur général des examens au ministère de l’éducation, a assuré qu’il n’est pas possible de parler d’une fuite de l’examen de philosophie, mais plutôt d’ une opération de triche, soulignant que ce dépassement dangereux a eu lieu 20 minutes après la distribution des examens.

Malgré la retenue sur leurs salaires, les magistrats n’ont pas fait marche arrière

Une large campagne de solidarité avec les juges

Le président de l’Association des magistrats tunisiens (AMT), Anas Hmaidi a fait savoir en marge d’une réunion tenue en urgence que le secrétaire général de l’UGTT, Noureddine Tabboubi a dénoncé la décision de limoger 57 magistrats suspectés de corruption lui assurant que la Centrale syndicale se tenait aux cotés des magistrats.

“L’UGTT ne restera pas les bras croisés et ne gardera pas le silence alors que les magistrats font face à une telle injustice”, a déclaré Tabboubi à Hmaidi.

Le chef du Mouvement Ennahdha a indiqué en marge de sa visite à Sfax  à l’occasion de la célébration du 41ème anniversaire du Mouvement  que la situation actuelle exige un engagement politique pour déjouer le coup d’Etat et faire revenir le pays sur la voie de la démocratie et le respect de la loi.

Il a salué la position “courageuse” selon lui, de l’UGTT par rapport à la décision de limoger 57 magistrats.

La Confédération européenne des syndicats condamne le licenciement autoritaire de juges en Tunisie et soutient pleinement une semaine entière de grève en défense des droits fondamentaux dans le pays.

Les juges déterminés à continuer leur bataille

Le président de la République, qui a conversé avec la ministre de la Justice, Leila Jaffel, lui a signifié qu’il n’est pas question que le service public judiciaire soit entravé et qu’il faut rogner les salaires des juges en grève.

En réponse à cette décision, Anas Hmaïdi a déclaré que le Chef de l’Etat Kais Saïed veut mettre la main sur le pouvoir judiciaire.

Hmaidi a dénoncé la campagne de dénigrement et de diabolisation menée à l’encontre des juges rappelant que la dissolution du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) a été faite sur la base d’un décret anticonstitutionnel.

Pour Hmaïdi, la révocation des 57 juges est une sorte de “massacre” et de liquidation du pouvoir judiciaire. S’ajoute à cela, l’impossibilité de contester les décisions présidentielles.

Selon ses dires, la liste des juges qui ont été révoqués récemment a été préparée à l’avance par Kais Saïed. D’ailleurs, la “purge” du pouvoir judiciaire a été évoquée plusieurs fois dans ses discours.

Il a aussi dit que plus de 2/3 des magistrats cités dans la liste en question ont été révoqués après avoir rejeté les instructions de la ministre de la Justice. Il a, dans le même sens, dévoilé les raisons derrière la révocation de plus de 50 juges sur ordre présidentiel.

L’intervenant a révélé que les magistrats pourraient prolonger leur grève au cas où le président de la République Kais Saïed n’annule pas le décret présidentiel n°516-2022 relatif à la révocation de 57 juges.

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