L’économiste tunisien Ridha Chkoundali a partagé sur Facebook une analyse détaillée des révisions proposées concernant le cadre réglementaire des affaires en Tunisie, suite à la décision de supprimer 167 cahiers des charges et d’annuler 33 licences.
Cette initiative, selon lui, représente une étape cruciale dans la libéralisation du marché et l’amélioration du climat des affaires dans le pays.
Une Initiative Louable mais Pas Nouvelle
D’après Ridha Chkoundali, cette démarche s’inscrit dans un programme plus large visant à améliorer l’environnement des affaires en Tunisie. Ce processus n’est pas inédit, car il s’agit de la troisième phase d’une série de réformes qui ont déjà vu la suppression de 52 licences au total lors des deux premières phases. En ajoutant les 33 nouvelles licences à cette liste, la Tunisie aura supprimé un total de 85 licences, favorisant ainsi un environnement plus propice à l’investissement.
Objectifs de la Réforme
L’objectif principal de cette initiative est d’encourager la liberté d’investissement et de réduire la bureaucratie qui freine les entreprises.Selon le Forum de Davos, le classement de la Tunisie en termes de compétitivité a considérablement chuté, passant de la 32e position mondiale en 2010 à la 95e en 2016. Ce déclin est attribué à la baisse de l’efficacité du marché des biens et à la stagnation des affaires, rendant la situation critique pour l’économie tunisienne.
Avant la révolution, la Tunisie était en avance sur le Maroc de 43 places en matière de compétitivité. Cependant, le Maroc a su progresser, atteignant la 71e place mondiale, tandis que la Tunisie a vu son classement se détériorer. Malgré une légère amélioration entre 2017 et 2018, le fossé demeure significatif.
Relation avec le FMI et options de financement
La réforme du climat des affaires figure parmi les quatre grandes réformes structurelles demandées par le Fonds monétaire international (FMI) pour soutenir la relance économique de la Tunisie.
En plus de la modernisation du secteur des affaires, les réformes incluent la rationalisation de la fonction publique, la révision du système de subventions et la restructuration des entreprises publiques.
Puisque la Tunisie progresse déjà dans ces domaines, une négociation avec le FMI pourrait sembler logique pour obtenir un prêt à des conditions financières plus avantageuses, avec un taux d’intérêt limité autour de 2 % – bien en dessous des taux pratiqués par d’autres institutions.
S’appuyer sur le FMI pourrait alléger la pression sur les finances publiques tout en garantissant une meilleure stabilité économique à long terme tout en maintenant la souveraineté économique du pays.
Les Défis à Relever
Les obstacles qui entravent l’économie tunisienne incluent un niveau de dette publique élevé, une vulnérabilité de l’État face à l’augmentation de la contrebande, ainsi que l’inflation et le chômage.
La révision des cahiers des charges vise à faciliter l’accès à l’investissement, mais il est crucial de ne pas négliger les régulations nécessaires pour protéger les secteurs sensibles comme la santé publique et la sécurité alimentaire.
Les cahiers des charges actuels sont jugés trop complexes et contraignants, ce qui dissuade les jeunes investisseurs. La simplification de ces règlements est essentielle pour encourager l’innovation et l’entrepreneuriat.
Conclusion : Un Pas Vers l’Avenir
Les réformes engagées en Tunisie représentent une tentative de rétablir la confiance des investisseurs et d’améliorer le climat des affaires. Si la suppression des licences est une étape positive, il est également essentiel de réduire les coûts d’investissement et d’assurer un financement adéquat pour stimuler la croissance économique.
En s’appuyant sur ces réformes, la Tunisie peut espérer renforcer sa compétitivité et garantir un avenir meilleur pour ses citoyens.
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