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Royaume-Uni : La vengeance des migrants expulsés vers le Rwanda, défaite historique pour Sunak

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Impopulaire, de plus en plus, parce qu’inefficace. Je parle du patron du Parti conservateur, le Premier ministre Rishi Sunak. Le moins qu’on puisse dire est que l’ancien banquier d’affaires, marié à la femme la plus riche du Royaume-Uni, n’a tenu aucune de ses promesses. Du reste ses prédécesseurs Boris Johnson et Liz Truss non plus n’étaient pas au rendez-vous. Les Britanniques les ont donc tous jetés aux oubliettes. Ce pourrait très bien être le tour de Sunak, beaucoup plus tôt que prévu, à en croire sa défaite cinglante aux élections municipales face au Parti travailliste…

Le chant du cygne pour les conservateurs, après 14 ans de règne sans partage. Le rouge des socialistes est redevenu à la mode en Angleterre avec le triomphe des travaillistes dans presque tous les duels municipaux. Ce raz-de-marée  donne des ailes au chef de file du Labour, Keir Starmer ; il n’est pas impossible que la situation devienne vite intenable au point que des législatives anticipées s’imposent, alors qu’elles étaient prévues fin 2024. Et en cas de scrutin, anticipé ou pas, on sait ce qui arrivera au Premier ministre, à en croire tous les sondages.

En attendant il y a la déroute des municipales, que le Parti conservateur devra boire jusqu’à la lie, avec une presse qui a la réputation d’être la plus féroce au monde. Les résultats définitifs seront annoncés demain samedi 4 mai, mais on sait déjà que ce sera une déculottée pour le pouvoir en place. D’ailleurs il s’y prépare en anticipant une perte historique de 50% des sièges conservateurs au Parlement.

Ce basculement passe par des symboles très forts : L’exemple de Stoke-on-Trent, dans le Nord, où quelque 70% des citoyens avaient voté en faveur de la sortie de l’Union européenne (Brexit), donc pour le Parti conservateur. Les temps ont changé, la ville mise tout sur le Labour. Idem pour Blackpool South, où les conservateurs trônaient depuis 2019…

Et que dire du maire de Londres, Sadiq Khan, qui file droit vers un record historique en raflant son troisième mandat. Keir Starmer se réjouit des «résultats fantastiques à travers tout le pays» et pense que les Britanniques ont maintenant droit à des élections anticipées. On ne sait pas de quoi demain sera fait et ce que les travaillistes mettront sur la table quand ils reprendront les rênes du pays, mais ce qui est certain c’est que le Brexit les sujets de Charles III n’en veulent plus.

Le divorce avec l’UE a rendu les Britanniques plus pauvres au point que certains en viennent à voler de la nourriture, le Brexit a frappé l’économie et les finances du pays au point que même la santé des citoyens n’est plus assurée et les maladies du tiers monde resurgissent, etc. Bref, les Anglais manquent de tout, ils ont surtout perdu leur légendaire fierté et leur flegme. Sunak, à court de solutions, a tenté de les divertir en prenant un virage très à droite…

Il s’est mis à coller tous les maux des Britanniques sur le dos de la migration irrégulière. Il a pensé qu’il pouvait capitaliser sur la xénophobie, et quand la grogne est montée dans l’opposition il s’est débarrassé de sa très impopulaire ministre de l’Intérieur, Suella Braverman. Ensuite il a foncé tête baissée sur l’horrible projet ficelé par Johnson : l’expulsion des demandeurs d’asile vers le Rwanda, en dépit des récriminations des élus travaillistes et des organisations internationales.

L’enfer que Sunak voulait faire vivre aux migrants ne réglera pas les problèmes du pays et surtout ça ne sauvera pas le Premier ministre d’une chute aux législatives dont il ne se relèvera pas.

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