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Royaume-Uni : le chômage grimpe pour ces raisons …

Le marché de l’emploi britannique envoie de nouveaux signaux d’alerte. Selon les données publiées mardi par l’Office national des statistiques (ONS), le taux de chômage est remonté à 4,6 % sur les trois mois achevés en avril, atteignant son plus haut niveau depuis juillet 2021. Une hausse de 0,1 point qui s’inscrit dans un contexte économique de plus en plus tendu.

Cotisations et salaire minimum : un double choc pour les entreprises

Cette remontée du chômage intervient peu après l’entrée en vigueur de plusieurs mesures économiques majeures. D’une part, les entreprises ont subi une hausse des cotisations patronales prévue par le premier budget du gouvernement travailliste, dévoilé à l’automne. D’autre part, le salaire minimum a été relevé de 6,7 % en avril, pour atteindre 12,21 livres de l’heure, soit environ 14,43 euros (environ 48 tnd) – un niveau bien supérieur au Smic français fixé à 11,88 euros (environ 40 tnd).

« Les fortes augmentations des cotisations patronales mais aussi du salaire minimum ont sans aucun doute provoqué un choc parmi les entreprises », ont réagi les Chambres de commerce britanniques (BCC).

Le climat s’est aussi alourdi sur le plan international. En avril, des droits de douane réciproques de 10 % ont été réactivés entre les États-Unis et le Royaume-Uni, sous l’impulsion du président américain Donald Trump.

Ce regain de tensions a immédiatement pesé sur l’activité et la confiance des marchés, bien que Londres et Washington aient annoncé dans la foulée un accord commercial de principe.

Vers de nouvelles baisses de taux ?

Face à ces tensions combinées, la Banque d’Angleterre (BoE) avait déjà anticipé un ralentissement. Elle a décidé le mois dernier d’abaisser son principal taux directeur à 4,25 %, une première depuis le début du cycle de resserrement monétaire, justifiant ce geste par la perspective d’un ralentissement de l’inflation lié aux surtaxes douanières et à la faiblesse de la demande.

Pour les analystes, cette orientation devrait se confirmer. « Le marché du travail continue de ralentir, avec une baisse significative du nombre de salariés », a indiqué Liz McKeown, directrice des statistiques économiques à l’ONS. Richard Carter, analyste chez Quilter Cheviot, nuance par ailleurs la solidité des chiffres économiques : « La croissance du PIB peut paraître robuste en surface, mais les statistiques de l’emploi montrent qu’un ralentissement est bel et bien en cours ».

Une croissance en trompe-l’œil ?

Malgré les turbulences, l’économie britannique a enregistré une croissance de 0,7 % au premier trimestre 2025, un chiffre supérieur aux prévisions. Mais ce dynamisme reste fragile, d’autant que les signaux du marché de l’emploi se dégradent rapidement.

À la croisée des effets d’un budget social ambitieux, d’un contexte commercial incertain, et d’une politique monétaire hésitante, le Royaume-Uni entre dans une phase de transition économique délicate, marquée par un déséquilibre croissant entre performance macroéconomique et emploi réel.

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