La tension entre Moscou et Paris monte d’un cran après l’annulation de l’accréditation du correspondant du journal Le Monde, Benjamin Quénelle, en Russie. Le quotidien français a dénoncé ce qu’il considère comme une « expulsion déguisée », estimant qu’il s’agit d’une mesure de représailles après le refus de visas français à des journalistes russes.
Benjamin Quénelle, qui couvrait l’actualité russe depuis plus de vingt ans pour plusieurs médias français (La Croix, Les Échos), a vu son accréditation être d’abord suspendue il y a quatre mois avant d’être définitivement annulée. Cette décision, selon Le Monde, « revient de fait à lui interdire de pouvoir exercer son métier de correspondant dans la capitale russe et dans l’ensemble du pays ».
Moscou riposte après le refus de visas français
Selon les explications fournies par le ministère russe des Affaires étrangères, cette décision constitue une mesure de rétorsion après le refus par Paris d’accorder un visa de presse à un journaliste du quotidien Komsomolskaïa Pravda, réputé proche du Kremlin. La diplomatie française aurait estimé que ces journalistes russes étaient en réalité des « agents des services de renseignement russes », une accusation balayée par Moscou.
« Nous avons informé officiellement le ministère français des Affaires étrangères que nous serions obligés de prendre des mesures de riposte si Paris ne revenait pas sur sa décision », a déclaré Maria Zakharova, porte-parole du ministère russe.
Face à l’absence de changement de position de la France, « les mesures de rétorsion annoncées ont suivi », a-t-elle ajouté, expliquant que la suspension de l’accréditation du journaliste du Monde était une réponse directe au refus français.
Un bras de fer diplomatique en cours
Moscou laisse cependant entendre que la situation pourrait évoluer si la France revoyait sa position sur les visas des journalistes russes. « Si le problème de délivrance de visas aux journalistes russes est réglé, le correspondant français se verra aussi délivrer une accréditation », a indiqué Maria Zakharova.
Ce nouvel épisode marque une nouvelle escalade dans les tensions diplomatiques entre la France et la Russie, déjà exacerbées par la guerre en Ukraine et les sanctions économiques.
Dans ce bras de fer, la liberté de la presse semble être devenue un outil de pression, au détriment des journalistes des deux pays.
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