Monde

Russie-France : Un “commerce nucléaire” florissant, après les équipements militaires

Russie-France : Un “commerce nucléaire” florissant, après les équipements militaires

Paris se garde bien de le crier sur les toits et pourtant… En même temps que la France fait mouvement avec les autres pays de l’Union européenne (UE) pour fermer toutes les portes à la Russie elle reçoit de grosses quantités d’uranium enrichi qui sortent directement des usines russes. C’est encore le cas ce lundi 20 mars…

C’est Greenpeace qui a ébruité l’affaire. La France, dont l’industrie nucléaire est florissante, argue que ce secteur n’est pas incluse dans les sanctions décrétées par l’UE après l’incursion des chars russes en Ukraine. Cela nous rappelle l’argument très spécieux brandi par Paris pour justifier la vente d’équipements militaires à Moscou, jusqu’en juin 2020, alors que la Russie était sous le coup de sanctions depuis l’invasion de la Crimée, en 2014.

«Ce matin, à Dunkerque, le cargo russe Baltiyskiy 202 arrivant de Saint-Pétersbourg a déchargé 25 containers cylindriques contenant de l’uranium enrichi russe pour le groupe français Orano (ex-Areva)», a dit Greenpeace dans un communiqué, à la veille du vote à l’Assemblée nationale du projet de loi sur la dynamisation du nucléaire.

«C’est une nouvelle illustration que l’industrie nucléaire française continue de faire du commerce d’uranium avec Rosatom», le ténor public russe du nucléaire, a commenté Pauline Boyer, en charge de la campagne sur le nucléaire et la transition énergétique au sein de l’ONG, rapporte HuffPost…

«La poursuite de ce commerce nucléaire avec la Russie, en temps de guerre, est scandaleuse», a-t-elle ajouté.

D’après Greenpeace c’est la 7e livraison de ce type en France depuis le 24 février 2022, date à laquelle les troupes russes ont fait irruption en Ukraine…

«Le commerce d’uranium entre Paris et Moscou se poursuit, et la France continue, depuis le début de la guerre en Ukraine (…) à avoir recours à une usine située en Sibérie pour ’recycler’ des matières radioactives, comme l’ont montré différentes enquêtes dévoilées ces derniers mois», a écrit dernièrement Le Monde dans une enquête.

A noter que dans un rapport daté du 11 mars Greenpeace avait pointé la «dépendance» de la France de l’approvisionnement russe. L’ONG avait souligné que Paris avait acheté à la Russie «un tiers de l’uranium enrichi nécessaire au fonctionnement des centrales nucléaires françaises pendant un an», le triple des quantités de 2022 d’après l’ONG

Le gouvernement français avait balayé d’un revers de la main en ces termes : «notre pays ne dépend en aucune manière de la Russie pour le fonctionnement de son parc électronucléaire» et «a su diversifier ses sources d’approvisionnement»…

L’arrivée de cette grosse cargaison est la preuve que non.

«Si le gouvernement veut être en cohérence avec son soutien à la population ukrainienne, elle devrait rompre tous les contrats avec Rosatom», a conclu Pauline Boyer.

 

Que se passe-t-il en Tunisie?
Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!

Commentaires

Haut