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Saïed a déclenché un Tsunami : les partenaires étrangers montent au front

Saïed a déclenché un Tsunami : les partenaires étrangers montent au front

“La Tunisie de Kaïs Saïed n’en finit plus de sombrer dans l’autoritarisme. En une semaine, une dizaine d’opposants ont été arrêtés, lors d’un coup de filet dénoncé par les ONG. L’ONU, Berlin ainsi que Washington ont exprimé de vives inquiétudes, et appelé Tunis à respecter une justice indépendante. Lors des élections législatives du 29 janvier dernier, seulement un Tunisien sur dix s’est rendu aux urnes, fragilisant un peu plus une démocratie que d’aucuns estiment déjà morte”.  C’est ainsi que France 24 entame son billet de ce vendredi 17 février. Cette image que renvoie la Tunisie est terrible…

Dans la même journée on a eu trois autres faits majeurs, de la part des partenaires de la Tunisie : le gouvernement allemand, par la bouche de son porte-parole, Wolfgang Büchner, a exprimé sa vive inquiétude suite à la série d’arrestations. Berlin insiste auprès des autorités tunisiennes pour «l’indépendance de la justice», «l’État de droit», les droits humains, les libertés individuelles et tous les idéaux démocratiques.

Le ministre d’État britannique à l’Asie du Sud, à l’Afrique du Nord, aux Nations Unies et au Commonwealth, Lord Tariq Ahmad, y est également allé de son tweet, dans les mêmes termes, assez rudes. Le même ministre britannique que le chef de l’Etat tunisien, Kaïs Saïed, a reçu en juin 2022. Lord Tariq Ahmad avait débarqué avec de solides gages de soutien et des promesses de partenariat. Les temps et le ton ont changé.

Dans cette même journée, décidément très faste – la dernière chose dont la Tunisie a besoin -, les ambassadeurs de la France, de l’Allemagne, de la Suède et de la République tchèque ont fait une virée au siège du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT). Après le raffut des journalistes hier jeudi sous les fenêtres de Najla Bouden vous imaginez aisément les sujets qui ont été débattus avec les émissaires étrangers. Ce sont les mêmes qu’ont abordés l’Allemagne, la Grande-Bretagne, le Parlement européen, etc.

Le président Kaïs Saïed a dit dans sa dernière sortie qu’il n’a rogné en rien la liberté d’expression, les droits humains, l’espace des journalistes, etc. ; les déclarations enflammées ne suffiront pas, aux citoyens tunisiens comme aux amis de la Tunisie, il faudra que le chef de l’Etat en fasse la démonstration. Et cela dépendra aussi de la suite qui sera donnée à cette kyrielle d’arrestations, des droits qui seront donnés aux accusés, quels qu’ils soient.

Le chef de l’Etat a beau dénier le droit aux partenaires de jeter un oeil sur nos affaires, ce droit ils l’ont eu automatiquement dès qu’ils ont décaissé les premiers dollars pour requinquer nos finances publiques. Et ça continue de plus belle avec cette fumée blanche qu’on attend désespérément du FMI pour financer le Budget de 2023 et très probablement tous les autres pour un paquet d’années.

Quand la Tunisie aura les moyens de son indignation on en reparlera. En attendant que l’exécutif fasse la seule chose à faire : Faire en sorte que les dossiers des accusés soient rapidement traités. Que ceux qui ont fait toutes ces choses affreuses que dit Saïed soient rapidement jugés et condamnés, et que ceux dont l’innocence est attestée soient rapidement libérés.

C’est la seule façon de sortir de ce tourbillon qui ne cessera pas, ici et à l’étranger, quels que soient les moyens employés par le palais de Carthage. Des jugements et des procès équitables, c’est la seule manière pour la Tunisie de s’en tirer par le haut. En espérant que cette agitation cesse le plus tôt possible pour que le pays se remette au travail et attaque sa montagne de chantiers…

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