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Saied n’a pas les outils de Macron, mais ce dispositif pourrait changer la donne

coronavirus, pan

Partout dans le monde on se creuse les méninges pour sortir des tourments économiques de la pandémie du coronavirus, qui n’ont épargné aucun pays. En France le président Emmanuel Macron a eu le flair et l’audace de décréter le “Quoi qu’il en coûte” pour soutenir le tissu industriel, la restauration, le secteur des services, etc. ; aux USA le président Joe Biden vient de valider un méga plan de relance de 1200 milliards de dollars. Le chef de l’Etat tunisien, Kais Saied, évidemment ne peut pas en dire autant – il n’en a pas les moyens – mais rien ne l’empêche d’avoir des idées. Parmi les trouvailles qui peuvent changer toute la donne il y a une refonte de la politique fiscale, que d’ailleurs le FMI appelle de ses voeux. Et dans ce nouvel arsenal fiscal il y a un dispositif simple qui pourrait faire du bien à toutes les parties (les entreprises, l’économie nationale et les caisses de l’Etat)…

“L’effort de guerre” de Macron a coûté cher aux finances publiques de la France. Tous ces milliards d’euros injectés dans les trésoreries des entreprises pour les aider à supporter les contrecoups du covid-19 ont fait exploser la dette publique, 114,9% du PIB. Mais ça a payé ! L’économie repart, les carnets de commandes des industriels se garnissent de nouveau, la croissance s’envole, le chômage recule… Bref, tout va bien, ou presque. Ce qui explique sans doute en partie le bonheur des Français en moment. La Tunisie n’est pas du tout logée à la même enseigne, mais n’est pas non plus dépourvue de solutions pour sortir du trou. Une vraie politique d’amnistie fiscale, courageuse et volontaire, est une partie des réponses pour relancer l’économie du pays.

Bientôt le ministère des Finances va lâcher ses contrôleurs pour débusquer tous les entrepreneurs qui doivent des sous au Trésor public. Une traque fiscale d’autant plus urgente que les caisses publiques sont exsangues, poussant la Tunisie à frapper à toutes les portes pour s’oxygéner. Les contrôleurs du fisc feront leur boulot, de manière implacable car ce sont les directives que leur ministre, Sihem Boughdiri Nemsia, va leur donner. Mais que vont-ils trouver en face ? Des entreprises aux caisses vides, qui tirent le diable par la queue et qui n’ont pas les moyens de leurs ambitions (investissements, innovations, etc.). Une nouvelle saignée fiscale, dans ces circonstances, serait un désastre, d’abord pour ces entreprises et ensuite pour l’économie du pays.

La Tunisie a fait ce qu’elle a pu – comprenez très peu – pour aider les entreprises à sortir la tête de l’eau en pleine pandémie, mais l’exécutif pourrait faire beaucoup plus en décrétant un ambitieux moratoire fiscal. Cela permettrait aux entreprises de garder de la trésorerie, d’investir et de prendre le train de la relance économique mondiale. In fine ça fera beaucoup de bien aux caisses publiques. Donc la pause fiscale serait un petit recul pour sauter bien mieux après, surtout si le gouvernement tunisien tient toutes ses autres promesses à l’international. A bon entendeur… 

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