Sanofi, géant pharmaceutique français, se trouve au cœur d’une controverse autour de la vente de sa filiale Opella, spécialisée dans la santé grand public et commercialisant notamment le célèbre Doliprane. Frédéric Oudéa, président du conseil d’administration de Sanofi, s’est exprimé dans les colonnes des Échos le mercredi 16 octobre 2024, pour apaiser les inquiétudes du gouvernement et des salariés concernant cette opération.
Opella, qui pourrait être cédée au fonds américain CD&R, fait l’objet de vives critiques, notamment de la part du ministre de l’Économie, Antoine Armand. Ce dernier a réclamé un examen exhaustif des aides publiques accordées à Sanofi au cours des dix dernières années et a mentionné la possible intervention de l’État au sein du conseil d’administration d’Opella pour garantir que les engagements de Sanofi soient respectés.
Un choix stratégique
Frédéric Oudéa a défendu la décision de cession, expliquant qu’elle s’inscrit dans une stratégie visant à renforcer les activités principales de Sanofi, notamment dans les domaines des médicaments biologiques, de l’immunologie, des maladies rares et des vaccins. L’accent est mis sur le développement de nouvelles technologies, telles que l’ARN messager, nécessitant des investissements massifs en recherche et développement. «Nous ne pouvons pas tout faire», a déclaré Oudéa, soulignant que Sanofi n’aurait pas été en mesure de fournir à Opella les ressources nécessaires pour sa croissance.
Le président de Sanofi a également précisé que l’entreprise conserverait 50% des parts d’Opella, lui permettant ainsi un droit de veto sur les décisions stratégiques majeures. Il considère cette répartition comme la meilleure option en termes de création de valeur et de gouvernance, tout en évoquant la possibilité future de céder ces parts.
La pression du gouvernement et des salariés
En visite sur le site de production historique du Doliprane à Lisieux, le ministre de l’Économie, Antoine Armand, a mis en garde contre les conséquences de cette vente. Il a évoqué la possibilité pour l’État de prendre une participation publique si les engagements de Sanofi n’étaient pas respectés et a réitéré que le contrôle des investissements étrangers serait pleinement mobilisé si l’opération devait se concrétiser.
Face aux grèves des salariés de l’usine de Lisieux, Frédéric Oudéa a également cherché à rassurer. Il a rappelé que Sanofi avait investi dans le site depuis plusieurs années et que 20 millions d’euros étaient actuellement mobilisés pour augmenter de 40% les capacités de production et de stockage du Doliprane.
L’avenir du Doliprane en question
Sanofi, en tant qu’acteur majeur de l’industrie pharmaceutique française, se retrouve aujourd’hui à devoir équilibrer ses ambitions stratégiques et ses responsabilités sociales et économiques en France.
Alors que l’avenir d’Opella semble encore incertain, le laboratoire pharmaceutique insiste sur son engagement à maintenir la marque Doliprane forte, malgré les inquiétudes soulevées par cette vente.
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