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Santé du président : Pourquoi c’est une agence italienne qui nous informe, une fois de plus?

Santé du président : Pourquoi c’est une agence italienne qui nous informe, une fois de plus?

La nature, on le sait, a horreur du vide. Et puisqu’on n’a pas vu ni entendu le président de la République depuis plus de 10 jours les supputations et conjectures ont fusé. Et pour cause on parle tout de même du chef de tout l’Etat, Kais Saied, qui a dans ses mains l’essentiel des pouvoirs depuis le 25 juillet 2021. Il ne fallait pas laisser de place à la rumeur. C’est très dommageable pour le pays. Il a fallu se tourner vers une agence de presse italienne pour savoir de quoi il retourne en Tunisie…

Des sources diplomatiques européennes ont confié à “Agenzia Nova” que Kais Saied a bien été admis à l’hôpital le jeudi 30 mars pour y subir des soins suite à un “léger infarctus“. Une intervention chirurgicale a tout de suite été pratiquée et il serait déjà retourné au palais de Carthage. D’après les mêmes sources le président de la République reprendra ses activités dès le mercredi 5 avril dans l’après midi…

Le ministre de la Santé, Ali Mrabet, aurait pu ou dû – mais j’imagine que quelqu’un quelque part lui a interdit de le faire – dire tout cela, très calmement, quand les journalistes lui ont posé la question, au lieu de se murer dans un silence qui n’a aucune raison d’être quand on parle du président de la République, dans ces circonstances très délicates. A moins que le ministre se soit autocensuré. Dans les deux cas c’est grave.

Encore une fois il a fallu se rabattre sur une agence étrangère pour savoir ce qui ne devrait être un secret pour personne. La même agence qui nous avait appris que Saied ne recevrait pas in fine le Commissaire européen à l’économie. Ce que cette agence étrangère a révélé il revenait aux médias publics tunisiens de le faire, c’est leur rôle. Une information officielle, en temps et en heure, aurait stoppé net les bruits…

On n’aurait pas eu besoin de guetter les tuyaux donnés par Rafik Abdessalem, le gendre du chef de file des islamistes, Rached Ghannouchi, planqué à l’étranger et activement recherché par la justice de son pays. On n’aurait pas attendu les informations livrées par le leader du Front du salut national, Ahmed Nejib Chebbi, qui d’ailleurs a déjà commencé à tirer des plans sur la comète.

Toute cette agitation donne une impression de flottement qui renvoie une image désastreuse du pays. Des pépins de santé c’est tout ce qu’il y a de plus normal, même pour le président de la République, mais encore faut-il que ça soit géré dans les règles de l’art avec une communication bien calibrée. Le ratage a été complet, il faut souhaiter qu’il n’y en aura pas d’autre. Il faut avant tout souhaiter que le besoin de communiquer sur la santé du président ne se présente plus.

 

 

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