Economie

Scandaleux : En attendant des promesses gouvernementales qui ne seront pas tenues, les entreprises souffrent

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Les chefs des petites et moyennes entreprises et les travailleurs dans les secteurs touchés par la pandémie attendent la mise œuvre de l’aide gouvernementale promise mais qui n’a jamais arrivé en raison du retard dans la publication des textes d’application du budget.

Malgré la fin du premier trimestre de l’année en cours, le gouvernement Najla Bouden n’a pas encore émis les décrets pour plus de 7 mesures approuvées par l’État à la loi des finances au profit des secteurs économiques et des travailleurs du secteur du tourisme, notamment la création de lignes de financement pour les petites et moyennes entreprises et le versement d’une aide financière mensuelle aux travailleurs du secteur du tourisme.

Les professionnels demandent des éclaircissements officiels sur les mesures du gouvernement approuvées dans la loi de finances, d’autant plus que l’application de certaines d’entre elles est limitée à une période n’excédant pas les trois premiers mois de cette année, alors que le gouvernement ne divulgue pas les raisons du report de l’aide.

Le retard accusé dans la promulgation des textes d’application de la loi de finances affecte le climat des affaires, qui place des espoirs sur les mesures promises par  l’Etat, afin de pallier les pertes importantes causées par la pandémie sur les entreprises, surtout les petites et moyennes.

L’Institut arabe des chefs d’entreprises confirme que le retard dans la publication des textes d’application de la loi de finances accroît les difficultés économiques des entreprises qui attendent les aides nécessaires pour relancer leur activité alors que les mesures gouvernementales n’ont pas été mises en œuvre.

L’institut a déclaré que les entreprises économiques ont perdu la possibilité de reprise au cours du premier trimestre de l’année en raison du retard dans la publication des textes d’application des mesures promises par la loi de finances, considérant que le facteur temps est très important dans une conjoncture économique difficile aggravée par la guerre russo-ukrainienne.

L’institut souligne également que le gouvernement doit mettre en œuvre les mesures de la loi de finances, mais il est probable que l’absence de la dynamique normale du travail des ministères soit à l’origine du retard.

L’économie tunisienne souffre d’une faible croissance en raison de la pandémie, tandis que la guerre russo-ukrainienne accroît les difficultés des finances publiques en raison de l’augmentation des prix des matières premières et des carburants, et de l’absence de tout soutien financier extérieur de la Tunisie.

Notons que la Banque mondiale prévoit une croissance de l’économie tunisienne de 3,5 % en 2022 et de 3,3 % en 2023, contre 2,9 % en 2021.

De nombreux secteurs économiques souffrent du manque de soutien gouvernemental et de l’absence des fonds nécessaires pour les aider à continuer leurs activités, tandis que les données révélées par les professionnels indiquent que le tissu économique a perdu des milliers d’entreprises au cours des deux dernières années.

La crise économique en Tunisie a plongé des milliers de petites et moyennes entreprises dans de graves difficultés financières. Selon les données des organisations professionnelles, 130 000 entreprises soufrent de gravent difficultés au niveau de leurs équilibres financiers ou ont fait faillite depuis le début de la pandémie.

Les chefs d’entreprises considèrent que le retard dans la promulgation des textes d’applications relatives aux aides promises par de la loi de finances causé par le manque des moyens financiers de l’Etat, aggravera la situation des entreprises en difficulté qui ne trouvent pas de soutien suffisant auprès des établissements financiers pour sauver les meubles.

Cependant, il est clair que les difficultés financières de l’État empêchent la mise en œuvre de toute mesure au profit des PME, outre le fait que le secteur bancaire, à son tour, n’affiche aucune volonté pour les financer.

Selon un rapport du cabinet de conseil Ernst & Young, 63% des petites et moyennes entreprises disparaîtront après la pandémie de Corona.

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Publié par
Mohamed Ben Abderrazek