Economie

Sécurité alimentaire : l’ONAGRI pointe l’inaction face aux risques de changement climatique

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L’Observatoire National de l’Agriculture (ONAGRI), vient de publier une étude intitulée « Impacts des effets du changement climatique sur la sécurité alimentaire » qui s’est appuyée, d’après son chapitre introductif, sur une démarche de quantification des aléas liés au changement climatique et de projection des risques futurs sur le système de production agricole.

Les résultats sont très négatifs pour le secteur agricole, avec des baisses prévisibles de la production de 14% à 35% à l’horizon 2050, indique l’observatoire qui assure que le coût de l’inaction (coût des dommages) risque de générer une contraction au niveau de la part de production agricole dans le produit intérieur brut. Il est ainsi urgent d’intervenir pour adapter les systèmes de production à ces changements climatiques qui vont entrainer, en plus, une baisse de ressources en eaux, déclare-t-on.

Sous cet angle, l’étude révèle que les différents scénarios de changement climatique ont montré une baisse dramatique de la production des céréales et de l’huile d’olive à l’horizon 2050, qui va s’amplifier à l’horizon 2100, celle-ci risque de s’aggraver avec la forte baisse de ressources en eau affectant les réservoirs et les nappes.

Le point positif mentionné dans l’étude est l’augmentation sensible de la productivité des zones de pêche du fait l’accroissement des espèces invasives. Par ailleurs, les piliers de la sécurité alimentaire, autre que celui de la disponibilité, risquent d’être affectés par le changement climatique à savoir l’accès (hausse des prix qui dépond largement des prix sur les marchés mondiaux), l’utilisation (risque de détérioration de la qualité de l’alimentation) et la stabilité (risque d’événements climatiques extrêmes, de marchés internationaux instable et même pénurie alimentaire).

Il est à rappeler que selon l’indice de sécurité alimentaire mondiale « Global Food Security Index », un classement qui examine les questions fondamentales de l’accessibilité, la disponibilité, la qualité et la sécurité des aliments, en 2018 la Tunisie se classe à la 51ème position sur 113 pays et son score global est de 60,9/100. Un score qui montre, d’après des spécialistes de la question de la sécurité alimentaire, que des actions doivent être menées dans le pays, notamment en prévision des impacts du changement climatique et de la raréfaction des ressources naturelles.

Les spécialistes précisent, par ailleurs, que chacune des dimensions définissant la sécurité alimentaire couvre des réalités dont la survenance des risques qui y sont liés pourraient finir par balayer tout un système dans lequel vit une population : la production agricole, les ressources naturelles, le climat, la répartition foncière, les voix de distribution des denrées alimentaires, les importations, les exportations, l’inflation, les habitudes alimentaires, le commerce, la santé, les épidémies, la stabilité géopolitique…

 

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Publié par
Mohamed Ben Abderrazek