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Sénégal : La langue arabe ne remplacera jamais le français, les anti-français ne sont pas au bout de leurs déceptions

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La rumeur court court, enfle enfle, elle fait même les choux gras des médias tunisiens. Mais non, le Sénégal, un des piliers de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), n’a pas enterré sa langue officielle, le français, pour la remplacer par l’arabe. On ne sait pas qui a lâché ce bruit et pour quel agenda… Ou plutôt si, on sait au moins que ceux qui ont propagé la rumeur veulent porter un coup fatal à la France. Mais voilà, c’est archi faux…

Vous imaginez le Sénégal, qui fut la capitale de l’Afrique Occidentale Française (AOF), basculer dans l’escarcelle de l’arabe. La chose ferait plaisir à beaucoup de pays arabes, avec qui le Sénégal partage l’Organisation de la Coopération Islamique (OCI) ; elle ferait très plaisir à l’Arabie saoudite avec qui “le pays de la Téranga” (hospitalité) a d’excellentes relations. Mais non, on n’y est pas.

Certains se sont mis à rêver d’une pluie de pétrodollars si le Sénégal prenait la décision historique de porter le coup de grâce à la FrançAfrique pour entrer dans le giron des Saoudiens. Mais non, le Sénégal n’est pas téméraire au point de se tirer une balle dans le pied. C’est avec la langue de Molière que le pays de Léopold Sédar Senghor communique avec son continent, où le français garde ses positions en dépit du recul des intérêts de la France. C’est avec cette langue que même le nouveau président de la République, Bassirou Diomaye Faye et son mentor, le Premier ministre Ousmane Sonko, échangent avec les Sénégalais, avec le monde.

La rumeur a pris parce que les nouvelles autorités ont laissé entendre qu’elles allaient se débarrasser de tous les vertiges de la colonisation, jusqu’au symbole le plus puissant, la monnaie qui a pignon sur rue en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale : le Franc CFA. Alors certains se sont enhardis : Et pourquoi pas se débarrasser de la langue française pour achever le divorce avec l’ancien colon. Mais les anti-occidentaux, surtout les anti-français, ne sont pas au bout de leurs déceptions…

Ils vont vite découvrir le fossé entre les vues de l’esprit quand on est dans l’opposition et l’étroitesse des marges de manoeuvre une fois au pouvoir. D’ailleurs le nouveau chef de l’Etat a affiché la couleur ce mois d’avril en nouant des contacts avec le Fonds monétaire international (FMI). Et il est question des mêmes sujets débattus avec l’ex-président Macky Sall : le financement du Budget du Sénégal et les sempiternelles réformes – certains diraient diktats – qui vont avec. C’est cela la priorité de Diomaye Faye et pas je ne sais quel divorce avec la France.

Le président de la République louvoie en réservant ses premières visites officielles aux voisins, dans la droite ligne de ce panafricanisme qui lui est cher ; il ne dit pas un mot sur un déplacement hors du continent et encore moins en France. Mais ça viendra, il ne faut même pas en douter. Il ne faut pas en douter parce que comme l’a si bien dit le général de Gaulle “les Etats n’ont pas d’amis, ils n’ont que des intérêts“. Et les intérêts du Sénégal passent par la France – Club de Paris et tout le toutim -, par l’Europe et ce n’est pas près de changer. Les anti-français ne sont pas au bout de leurs désillusions.

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