La dernière fois que le Fonds monétaire international (FMI) a pris le pouls des indicateurs macroéconomiques du Sénégal les nouvelles n’étaient pas bonnes. Il faut dire aussi que la visite de la délégation du FMI, du 5 au 12 septembre 2024, coïncidait avec le déballage explosif du nouvel exécutif sénégalais sur les cadavres planqués par le régime de Macky Sall : Envolée de l’endettement, déficit budgétaire abyssal, maquillage de la croissance, etc. Des manoeuvres, accuse le pouvoir en place, pour leurrer les bailleurs de fonds et continuer à vivre grassement des financements étrangers. Les choses iront nettement et même de manière spectaculaire dès 2025, prédit l’institution internationale.
Le Sénégal attend beaucoup de son pétrole, dont l’exploitation a été officialisée en juin 2024 ; mais il attend encore plus du gaz. Ce sont les hydrocarbures qui remorqueront le taux de croissance du pays, à un niveau historiquement haut : 10,1% l’an prochain, annonce le FMI. Le secteur pétro-gazier atteindra sa vitesse de croisière dans les prochaines semaines, le carburant qu’attendait le pouvoir en place pour mouvoir toute l’économie du pays…
Le Premier ministre Ousmane Sonko s’était engagé auprès des bailleurs à rétablir l’équilibre budgétaire et gommer les dérapages de l’ancien régime dès 2025, le rapport du FMI corrobore les orientations gouvernementales. D’après les projections il y aura un net rebond par rapport à la croissance de cette année, initialement évaluée à 8,3%.
Rappelons qu’en mai dernier ce taux avait été revu à la baisse, à 7,1%, du fait des risques drainés par l’élection présidentielle de mars 2024 et des ratés dans le démarrage de la production de gaz. Depuis l’industrie pétrolière sénégalaise a signé des avancées majeures, avec l’entrée en service du gisement de Sangomar…
A ajouter à l’exploitation du projet gazier GTA, programmée d’ici la fin du 4e trimestre 2024, d’après les opérateurs. Une très bonne nouvelle pour la stratégie nationale de développement 2025-2029, un jalon dans le Plan “Sénégal Vision 2050” élaboré par le nouveau gouvernement, en lieu et place du PSE (Plan Sénégal émergent) de Mack Sall.
Dans le cadre de ce nouveau virage le président Bassirou Diomaye Faye a fait une tournée en Arabie saoudite et en Turquie pour présenter son méga programme aux partenaires financiers. Le plan a été chaudement accueilli par les bailleurs, dit-on. Les prévisions du FMI devraient aider à accélérer le rythme des investissements étrangers.
A noter que le document des autorités sénégalaises est axé sur l’exploitation optimale des ressources locales, notamment énergétiques et agricoles ainsi que le développement du capital humain. Parallèlement l’exécutif a mis en place une Commission d’examen des contrats pétroliers et gaziers, conformément aux engagements de la campagne électorale…
Il s’agit surtout d’appliquer le principe de transparence et de reddition des comptes pour s’assurer que les deniers publics iront là où ils doivent aller. C’est la même doctrine qui prévaut dans l’assainissement de l’environnement des affaires au Sénégal et dans la traque de l’évasion fiscale. C’est tout ça qui a valu au pays sa sortie de la liste grise du GAFI le mois dernier, un autre signal très positif en direction des investisseurs.
A côté de cette dynamique le ministre de la Fonction publique et de la Réforme du service public a attaqué son énorme chantier, objectif : revoir en profondeur les pratiques dans l’administration et tous les organismes publics. Là aussi le Sénégal et ses partenaires en attendent beaucoup.
«Le principal enjeu de développement consistera à dynamiser l’activité économique afin de favoriser une croissance durable et inclusive et de renforcer la résilience des populations vulnérables aux chocs», a mentionné la Banque mondiale dans une étude publiée en octobre dernier.
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