A moins de 10 jours de la paralysie totale du deuxième poumon économique du pays, Sfax, silence radio du côté du gouvernement. Personne ne moufte. Pourtant on sait que la ville sera à l’arrêt total, frappée par une grève générale, on sait qu’elle sera complètement bouclée et que personne n’en sortira ou n’y entrera, a annoncé sur RTCI un des organisateurs de la protestation. Et si rien n’est fait pour répondre aux doléances des Sfaxiens, alors on bascule dans un mouvement de désobéissance civile qui commencera par le gel du paiement des impôts et taxes…
Les raisons de la colère ? Les mêmes qu’il y a deux mois : ces déchets qui peuplent les rues, dégagent une odeur pestilentielle et empoisonnent la vie des habitants, sans parler des problèmes de santé publique. L’Etat a raté tous ses rendez-vous avec la deuxième ville de la Tunisie et n’a tenu aucune de ses promesses. Cela a débuté avec la ministre de l’Environnement, qui malgré sa visite et ses engagements fermes n’a pas fait avancer le dossier d’un pouce ; le chef de l’Etat, Kais Saied, s’est ensuite saisi de l’affaire et y est allé de sa promesse (quelques jours pour solutionner le problème), promesse non tenue. Ensuite ce fut le tour du maire de la ville, qui s’était aussi engagé dans des délais très courts…
Le constat est amer pour les Sfaxiens : ils sont oubliés par un gouvernement qui a d’autres chats à fouetter, leur laissant pour interlocuteurs des autorités locales complètement dépassées par la situation. Les habitants de Sfax n’auront d’autre choix que de monter en gamme dans la protestation pour se faire entendre. Et ils se feront entendre, et comme par magie des solutions émergeront rapidement. On se désolera après de cette sinistre tradition en Tunisie : il faut en venir à des actions radicales mortifères pour l’économie, enfin le peu qui marche, pour avoir l’oreille des autorités…
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