Décidément la ville de Sfax est devenue championne des projets publics non réalisés. Parmi les projets lancés depuis plusieurs décennies et qui n’ont pas été concrétisés nous pourrons citer « Taparura » et «la cité sportive ».
Quatre décennies après le démarrage officiel du projet de Taparura et la création de la société d’Etudes et d’Aménagement des Côtes Nord de Sfax, le projet est en état d’hibernation. 14 ans après l’achèvement des travaux de dépollution et de remblai, Taparura demeure un vaste terrain nu, de plus de 420 hectares, qui attend les travaux de viabilisation d’aménagement. La zone n’est dotée ni d’un document d’urbanisme ni d’un programme d’aménagement. L’élaboration du plan d’aménagement de la zone est, semble-il, suspendue. Les deux appels d’offres lancés pour dénicher un investisseur n’ont pas abouti. Pour l’avenir, il n’y a aucune perspective, aucune vision.
La promesse de créer une cité sportive remonte au moins à 2008. Les gouvernements successifs ont réitéré leur engagement de réaliser ce projet. Mais aucune action n’a été entreprise. Pire encore : il s’avère qu’il n’y a pas de terrain pour accueillir le projet!!!
A en croire les responsables, le projet n’est pas abandonné. La partie nord de Taparura est à première vue un site adéquat pour abriter la cité sportive. Le terrain est bien desservi par la pénétrante nord et est relativement éloigné du centre-ville. La cité sportive occuperait seulement une proportion de ne dépassant pas 20 % de la superficie totale de la zone de Taparura.
Pour le futur pôle urbain de Taparura la proximité de la cité sportive pourrait constituer un atout, un facteur de valorisation du terrain, l’occasion d’opérer un déblocage réel et de sortir de la léthargie qui a fortement pénalisé la ville pendant plusieurs décennies. Il faut rappeler que l’un des objectifs de Taparura était, précisément, de doter la ville de grands projets culturels sportifs et récréatifs.
La réalisation de la cité sportive sur une partie du terrain de Taparura est d’autant plus envisageable que l’Etat est à la fois le maitre d’ouvrage et le propriétaire du terrain.
Il s’agit donc de réaliser un projet sportif pour lequel on n’a pas de terrain sur un terrain disponible pour lequel on n’a rien décidé.
Cette proposition mérite d’être examinée, en attendant l’élaboration du Schéma Directeur d’Aménagement du Grand Sfax, qui permettra de définir l’image de l’ensemble de l’agglomération pour les prochaines décennies.
Par Taoufik Megdiche : Universitaire
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