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Tunisie : Sinistre record, l’endettement atteindra 59% des ressources de L’Etat pour 2021…

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Depuis 2011, la plupart des économistes se demandent pourquoi la Tunisie est passée dans un laps de temps d’une gestion extrêmement prudente de ses finances publiques au laxisme le plus complet.

Ce n’est pas le fruit du hasard du fait que plusieurs indicateurs quantitatifs et qualitatifs indiquent que cette « orientation » est la plus facile pour financer une économie en difficulté au dépend des vrais leviers du développement et de la création des valeurs ajoutées.

Toutefois, le « management » chaotique des finances publiques a mené au dépassement de toute limite budgétaire d’une gestion sérieuse. Il a permis, en outre, de dépenser sans pour autant augmenter, de manière adéquate, normalisée et équitable, les prélèvements obligatoires, mesure évidemment délicate pour multiples raisons.

Le projet de la loi des finances que « Tunisienumérique » a publié  jeudi 15 octobre 2020, en exclusivité vient confirmer la mauvaise gestion des finances publiques et des ressources de l’Etat par les gouvernements Fakhfekh et Mechichi.

Ce projet prévoit pour 2021, une enveloppe de dettes publiques, extérieures et intérieures, de 19508 millions de dinars ce qui représente 59.09% des ressources attendues du budget de l’Etat estimé à seulement 33009 millions de dinars (10.2 milliards d’euros). Un nouveau sinistre record.

Le projet de la loi des finances prévoit, par ailleurs, un déficit du budget pour l’année 2021 de 8007 millions de dinars. L’évaluation par le gouvernement de ce déficit spectaculaire remet même en cause les normes de l’élaboration du budget puisqu’il avoisine 30% des recettes fiscales à collecter en 2020, ce qui veut dire que le gouvernement est incapable de mobiliser les ressources fiscales, selon les normes en la matière.

Cependant, voter un budget déficitaire permet de s’accorder plus de capacité d’action et donc plus de pouvoir. En recourant excessivement à l’endettement, le gouvernement actuel comme ses prédécesseurs après 2011, agit selon une logique de facilité qui ajourne le recouvrement sérieux et équitable de la recette fiscale et des cotisations sociales et lègue, dans une spirale interminable de laxisme, à son successeur la charge de la gestion d’un pays de plus en plus ingouvernable.

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Publié par
Mohamed Ben Abderrazek