Personne ne l’avait annoncé mais vu ses liens très forts avec le pays qui accueille le Sommet de la Ligue arabe, l’Algérie, le président russe pouvait difficilement rater la rencontre. Dans une conjoncture mondiale où presque tout le monde est obligé de choisir son camp, les pays arabes tanguent aussi et hésitent. C’est dans ce contexte que le maître du Kremlin, Vladimir Poutine, s’est adressé ce mardi 1er novembre aux nations arabes…
Il a mis en relief la place qu’occupent les pays nord africains et ceux du Moyen-Orient sur l’échiquier mondial, des pays qui ont un rôle majeur à jouer dans les mutations politiques et économiques à l’échelle de la planète. Et là il touche la corde sensible, celle qu’Alger avait tirée lors de l’Assemblée générale de l’ONU à New York : Un monde multipolaire…
Poutine fait la promotion de relations internationales basée sur la justice et l’égalité – on demandera aux Ukrainiens ce qu’ils en pensent – mais aussi sur le respect des intérêts légitimes de chaque pays – là aussi on demandera à Kiev -, indique le texte signé par le président russe et publié ce mardi matin par les médias russes, rapporte Algérie 360°.
Selon le maître du Kremlin, les pays du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, forts d’une population de près de 500 millions d’habitants, doivent faire valoir une place centrale dans la direction des affaires du monde. Il a ajouté que ces nations ne doivent laisser personne s’immiscer – suivez son regard – dans leurs dossiers politiques et militaires, c’est à eux de régler leurs problèmes, dans une pleine souveraineté. Une manière de dire qu’il faut lui aussi le laisser traiter à sa façon “le problème ukrainien”.
Enfin pour bien marteler qu’il en sait un rayon sur les épineux dossiers des pays arabes et qu’il partage leurs préoccupations, Poutine a évoqué la crise libyenne (désertée par la France) et le cas syrien (là Moscou règne en maître absolu) et le conflit sanglant yéménite (là aussi les Occidentaux sont aux abonnés absents, sauf quand il s’agit de vendre des armes). Il a aussi parlé de la cause palestinienne, qui ne passionne plus l’Occident et où les USA ont basculé dans le camp d’Israël.
Autant de dossiers sur lesquels il est très facile pour Moscou de marquer des points face à l’Occident, en tout cas symboliquement. Selon lui les solutions à tous ces problèmes seront arabes, et ça passe par le renforcement de la sécurité régionale et globale. Et là Poutine tend la perche à la Ligue arabe pour un partenariat solide avec les pays membres…
C’est on ne peut plus clair. Ce qui l’est aussi c’est le silence des pays occidentaux, qui n’ont même pas daigné – à part le roi d’Angleterre – envoyer un message. Ils ont tort, les absents ont toujours tort, surtout quand on sait que le pays organisateur, l’Algérie, a dévoilé publiquement en juillet dernier son intention de faire route vers les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud). D’ailleurs la prise de position du président algérien en faveur du Qatar, contre les droit-de-l’hommistes occidentaux, confirme le Non-alignement d’Alger.
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