Economie

Sommet de Paris : le Soudan rafle la mise, qu’en est-il de la Tunisie ?

Sommet de Paris : le Soudan rafle la mise, qu’en est-il de la Tunisie ?

La Tunisie participera au Sommet de Paris sur le Financement des économies africaines prévu pour demain mardi 18 mai 2021, et sera représentée par le président de la République, Kaïs Saïed, qui effectue une visite officielle en France, les 17 et 18 mai 2021.

Vingt-deux pays africains dont la plupart est représentée par leurs chefs d’Etat, des chefs d’Etat européens, des dirigeants des pays du G7 et d’institutions européennes, africaines et d’organisations internationales prendront part, à ce sommet qui se tiendra, pour la première fois en présentiel, depuis le début de la pandémie du Covid-19.

Officiellement, l’organisation du Sommet vise la mobilisation de ressources de financement additionnelles pour le continent Africain durement touché par les répercussions de la pandémie.

Franck Paris, conseiller Afrique du chef de l’Etat français, Emmanuel Macron, a déclaré, à la fin de la semaine dernière, que le sommet ambitionne, entre autres, de poser les bases d’une nouvelle aide massive aux économies africaines, et ce, dans le cadre d’efforts déployés, depuis plusieurs mois, avec la Banque mondiale (BM) et le Fonds monétaire international (FMI) à travers la mise en place d’instruments qui permettront aux pays africains de bénéficier de prêts à des taux zéro.

Le responsable a indiqué que l’objectif est de sortir avec un paquet de mesures le plus ambitieux possible.

Toutefois, ce sommet, revêt une dimension géopolitique aussi profonde que l’examen de la réduction du gap financier enduré par l’Afrique engendré par la dette et qui est estimé à 290 milliards de dollars.

Au fait deux données de taille constitueront, essentiellement, les dessous du Sommet de Paris.

Il s’agit, en premier lieu, de la « présentation » du Soudan sous son nouveau visage après la chute du régime d’Omar al-Bachir en avril 2019.

La présence soudanaise sera forte de huit ministres et d’une cinquantaine de dirigeants du secteur privé. Les négociations sur la dynamisation des investissements étrangers et la dette soudanaise constitueront l’un des premiers enjeux de la conférence internationale. D’ailleurs, le premier ministre soudanais évoque une remise de dette avec le Club de Paris, le plus important créancier de son pays avec environ 38 % du stock de dette extérieure.

Malgré que le Soudan n’appartient pas à sa zone d’influence traditionnelle, la France semble vouloir marquer le coup en lui soutenant fortement, consciente de l’intérêt stratégique de nouer un partenariat avec un pays bordant la mer Rouge et frontalier de la Libye, du Tchad, de l’Egypte et de l’Ethiopie.

Le soudan semble être le grand gagnant de ce sommet puisque le ministre français de l’Economie Bruno Le Maire a annoncé aujourd’hui lundi que la France a accordé à Khartoum un prêt de 1,5 milliard de dollars pour l’aider à solder son arriéré de dette avec le FMI. Khartoum avait déjà obtenu un prêt de 425 millions de dollars financé par la Suède, le Royaume-Uni et l’Irlande.

La France va aider le Soudan, lourdement endetté et engagé dans une transition démocratique, à solder son arriéré de dette avec le FMI en lui prêtant 1,5 milliard de dollars. Le président français Emmanuel Macron confirmera cet engagement financier de la France à cette occasion, a précisé le ministre français de l’Economie Bruno Le Maire qui s’exprimait dans le cadre du Forum des affaires France-Soudan organisé par l’organisation patronale française Medef, en présence du Premier ministre soudanais Abdallah Hamdok. Deux ans après la révolution au Soudan, Abdallah Hamdok vient à Paris pour tenter d’effacer la dette extérieure de 60 milliards de dollars légués par le régime islamiste d’Omar al-Bachir.

En second lieu, les découvertes de gisements de gaz qui se sont multipliées dans l’Est de la Méditerranée, particulièrement au large des côtes israéliennes (620 milliards de m3 de gaz), et la découverte du méga-gisement Zohr au large des côtes égyptiennes pourraient placer ces deux pays comme le premier hub gazier de la région qui approvisionne l’Europe et diminuera de ce fait la dépendance du continent vis-à-vis de Moscou. Cet enjeu est capital au Sommet de Paris, selon plusieurs observateurs.

Néanmoins et en dépit de la position devenue secondaire de la Tunisie au niveau de ces enjeux, la marge de manœuvre de la délégation tunisienne est assez réduite vu l’absence de toute demande officielle de restructuration de sa dette auprès du Club de Paris et l’absence d’un calendrier précis des réformes économiques.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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