Un Sommet sur le devenir de l’Intelligence artificielle (IA), pour une action forte mais différente (comprenez une action éthique, différente de la logique marchande américaine). Incontestablement c’est la fête du président français, Emmanuel Macron, qui a remis ses habits de VRP en Chef et de brillant banquier d’affaires pour 48 heures (les 10 et 11 février). 2 jours pour tenter de renverser la vapeur et changer la donne face à des Américains et Chinois qui ont pris le large. 109 milliards d’euros, c’est l’enveloppe annoncée par le chef de l’Etat français. On est très loin des 500 milliards de dollars brandis par le président américain (attention, son ami Elon Musk nous dit que c’est de l’enfumage), mais si on compare la taille des populations “l’exploit” de Macron est tout ce qu’il y a de plus respectable.
La revanche de Macron, lui qui a tout perdu…
Pour un président qui a perdu sa boussole économique et sa majorité parlementaire, qui a atomisé son aura politique et celle de la France, surtout au Maghreb et en Afrique subsaharienne, pour un chef qui a tout perdu, cet éclat sous les projecteurs, sur cette scène digne d’une rock star, devant des dizaines de décideurs qui pèsent lourd, devant le monde entier, ça vaut son pesant d’or tout de même.
Ça fait longtemps que le président Macron n’avait pas brillé autant, il en profitera jusqu’à la dernière miette et il a bien raison. Les grand-messes servent aussi à ça : oublier un instant les ennuis et tourments domestiques. Et il est vrai qu’en France ils ne sont jamais loin, les 3 motions de censure auxquelles a survécu le gouvernement de François Bayrou ne font pas illusion, l’exécutif est en sursis et le sait. Le chef de l’Etat savoure tellement le moment qu’il s’est laissé à une allocution en anglais (11 minutes contre 3 en français), plutôt bien maîtrisée, devant les petits et grands génies de l’IA.
Paris voulait épater la galerie, mais il voulait surtout épater les gros poissons qui ont boudé la fête de Macron, à commencer par le milliardaire Elon Musk. Il était annoncé, tout le monde l’attendait, in fine il n’est pas venu. Pourtant il n’y a pas si longtemps il ne se faisait pas prier pour rappliquer à Paris. Mais ça c’était avant que le ministre de l’Efficacité gouvernementale des Etats-Unis d’Amérique ait la grosse tête. Un melon tellement gros, à force de côtoyer celui du président Donald Trump, qu’il s’est spécialisé dans l’abjection en direction des Européens. Finalement il est préférable que Musk reste à Washington.
La Francophonie n’est pas la seule victime, l’environnement aussi
L’ombre de Trump a aussi plané sur cette manifestation, et même mieux : Macron a tenu à se livrer à un duel à distance. Ce qui explique aussi les 11 mn en anglais. Le chef de l’Etat français voulait impressionner et pétrifier celui qui a commencé à frapper l’Europe avec des surtaxes sur l’acier et l’aluminium. La France avait promis de répliquer énergiquement, on attend de voir. En attendant le Gaulois attaque. Dommage que dans sa croisade la France, porte-voix de la Francophonie, ait fait autant de place à l’anglais…
Comment après ça convaincre les francophones du monde entier que la bataille avec l’anglais n’est pas perdue ? Indéniablement Macron a raté une occasion de faire briller la langue de Molière. Il aurait très bien pu s’en tenir au français et au traducteur, ou à la limite équilibrer les choses, 50/50, au lieu de faire le malin avec la langue de Shakespeare. Ce n’est pas sa seule incartade, il y a aussi le morceau “Plug, baby, plug !” (branche !), quand il a singé le “Drill baby drill” de Trump. Mais à la place du pétrole, qui pollue, le Français propose le nucléaire pour faire tourner l’IA…
Sauf que là aussi c’est une mauvaise pioche. Les déchets nucléaires on ne pas quoi en faire, à part les enfuir sous des tonnes de béton, avec une surveillance permanente, pour l’éternité. Si ça ce n’est pas un désastre environnemental, avec tous les risques induits, je ne sais pas ce que c’est !
Certes la France opte pour des supercalculateurs moins volumineux que ceux des Américains et donc moins énergivores, mais le casse-tête du retraitement du nucléaire reste entier et va même empirer avec cette boulimie autour de l’IA. Et ça Macron l’enjambera soigneusement à Paris, pas nous.
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