C’est parti pour deux jours de rencontre au sommet à Bruxelles (Belgique) entre 80 chefs d’Etats et de gouvernements africains et européens. Le sommet entre l’Union européenne (UE) et l’Union africaine, le 6e genre, était très attendu car les effets du Coronavirus sont passés par là et cette rencontre a été différé de deux ans à cause justement de la pandémie. “Nous voulons un sommet qui change la donne“, s’enthousiasme le chef de l’Etat français et président du Conseil de l’UE, Emmanuel Macron, rapporte TV5 Monde. Un sommet sous le sceau de la reconquête du terrain perdu en Afrique, au profit d’une Chine agressive diplomatiquement et “généreuse” financièrement…
“Un partenariat postule l’échange et le partage“, ont déclaré le président du Conseil européen, le Belge Charles Michel et le président de l’UA, le Sénégalais Macky Sall, dans une allocution conjointe. Et l’UE a décidé de mettre le paquet dans une Afrique courtisée par la Chine, la Turquie et très prochainement les Etats-Unis. La présidente de la Commission européenne (CE), Ursula von der Leyen, a annoncé à Dakar (Sénégal) un pactole de 150 milliards d’euros jusqu’en 2027 pour le continent africain, dans le cadre d’un méga plan d’investissement dénommé “Global Gateway” (portail mondial)…
Pour le moment on n’a aucune indication sur la configuration de ce méga budget, mais les services de la CE arguent ceci : “nous ne retranchons rien à personne dans le budget européen. Les collaborateurs de von der Leyen ajoutent que ces financements vont aller à “des projets voulus et portés par les Africains pour la transformation de leurs économies. Plus question de leur dire ce qu’il faut faire. C’est ça, la nouvelle donne du partenariat“…
Le président de l’UA a déclaré début février que «l’Afrique a besoin d’un financement additionnel d’au moins 252 milliards de dollars [221 milliards d’euros] d’ici à 2025 pour contenir le choc de la pandémie et amorcer sa relance économique». Clairement le pactole de l’UE, aussi énorme soit-il, ne suffira pas à atteindre un seuil de développement convenable pour les pays africains. Donc la Chine reste incontournable pour les pays africains, même si Pékin n’a annoncé que 40 milliards de dollars pour l’Afrique au dernier sommet, trois moins que le précédent financement…
Il y a de la place en Afrique pour le “Global Gateway” européen, pour le géant chinois, pour la Turquie, les Etats-Unis, etc. Car les besoins des Africains sont énormes mais les profits des investisseurs étrangers également. Toutefois pour les Européens «il s’agit aussi de repenser notre mode d’intervention. L’Europe est souvent critiquée pour sa lenteur, il faut être plus rapide et plus efficace sur le terrain», indique la présidence français. Il est vrai que de ce point de vue la Chine va vite avec plus de 10 000 entreprises opérant dans 46 pays africains, Pékin qui pourrait engranger jusqu’à 250 milliards de dollars de bénéfices d’ici 2025, d’après un rapport de 2017 élaboré par McKinsey.
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