Des coupures d’eau en cascade, c’est le lot de citoyens éreintés, qui n’ont même plus la force de protester, bringuebalés par mille autres pépins quotidiens. La Sonede brille en ce moment de la plus sinistre des façons en privant régulièrement des populations entières du précieux liquide. Le Sahel, le Cap-Bon et Sfax viennent de boucler 15 jours de calvaire, s’ajoutant à la longue liste des régions et localités touchées par ce qu’il faut bien appeler un fléau. Depuis hier mardi 8 février 12 heures c’est la Mornaguia et Borj El Amri (gouvernorat de la Manouba) qui sont privés d’eau, et la reprise progressive attendra ce mercredi vers 16 heures. Plus de 24 heures sans eau…
Les raisons sont toujours les mêmes : Des pannes à cause de la vétusté des installations, des opérations d’entretien, etc. Ces sempiternelles explications les citoyens en ont soupé. Certes personne ne peut mégoter sur le fait que parfois il faille stopper la distribution de l’eau pour effectuer des opérations d’entretien ou réparer des pannes parfois imprévisibles, mais le problème c’est la durée de ces interventions. Plus de 24 heures pour réparer c’est un abus manifeste de la part de la Sonede !
Une société qui a le monopole d’une ressource aussi vitale que l’eau ne peut pas s’autoriser à se comporter de la sorte, avec un manque total de considération pour la souffrance des usagers. Il est évident que si la Sonede avait face à elle des concurrents, comme d’ailleurs c’est le cas en France, au Sénégal et ailleurs dans le monde, les agents feraient preuve de plus de célérité dans leurs interventions. Assurément si c’était le cas les populations ne souffriraient pas autant, sinon ils changeraient automatiquement d’opérateur…
Par ailleurs s’il y a autant de pépins techniques c’est peut-être parce qu’il n’y a pas assez d’opérations d’entretien, de contrôle, de vérification. Il y a quelque chose qui cloche dans la maison Sonede et il est temps que le ministre en charge de cette affaire s’y intéresse. Pour le président de la République, Kais Saied, qui a pris l’engagement de s’attaquer à tous les cadavres dans les placards des organismes publics, voilà un gros dossier…
Quand on évoque la privatisation, même partielle, l’UGTT monte sur ses grands chevaux, mais c’est tout vu : Si la Sonede était entre les mains d’un opérateur privé il est évident que ses agents ne se comporteraient pas de la sorte. Pour la simple et bonne raison que pour un privé ce temps passé à réparer des pannes c’est autant d’eau qui n’est pas distribuée et donc autant d’argent qui lui file sous le nez. Aucun investisseur ne tolérerait ça. Mais puisque là le propriétaire c’est l’Etat, qui se soucie des deniers publics ? En tout cas pas les agents de la Sonede. Et hélas ils ne sont pas les seuls à fouler au pied la propriété publique…
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