Economie

Statistiques : Moins de chance d’embauche pour les profils hautement diplômés

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En Tunisie, le chômage est un phénomène structurel qui touche toutes les catégories sociales et tout spécialement les diplômés. La situation des jeunes non-diplômés est tout aussi préoccupante. Les chômeurs non-diplômés sont presque deux fois plus nombreux que les diplômés, et ceux qui réussissent à trouver un emploi se trouvent en majorité dans le secteur informel.

Sous cet angle et d’après les données du livret « La Tunisie en Chiffres 2021 » publié par l’Institut National de Statistique (INS), le 18 novembre 2023 et qui est conçu comme une publication pour un usage simple et régulier comportant des informations démographiques, sociales et économiques relatives à la Tunisie, le taux de chômage selon le niveau éducatif montre que pour la catégorie des personnes qui ont un parcours à l’enseignement « supérieur », le taux de chômage est assez élevé et est estimé à 24,2% contre 10,9% pour la catégorie sans niveau.

Le taux de chômage des personnes classées à la catégorie du niveau « primaire » est de 12,0% alors que le taux pour la catégorie « secondaire », il est évalué à 18,9%.

Cependant, les femmes sont durement touchées par le sous-emploi puisque leur taux de chômage est de 23,6% contre 15,4% pour les hommes avec une nette tendance à la hausse durant les dernières années.

Le marché de l’emploi en Tunisie est caractérisé, d’après plusieurs études spécialisées, par une double incompatibilité entre demande et offre. La première incompatibilité tient au quantitatif, c’est-à-dire à l’insuffisance de l’offre globale par rapport à la demande globale. La seconde incompatibilité, qualitative est exprimée, quant à elle, par un décalage structurel croissant entre les besoins de l’économie par niveaux de formation et types de métiers d’une part, les diplômés des universités et des centres de formation d’autre part.

De ce fait, on note, à travers les statistiques que l’économie tunisienne doit se coltiner avec un taux de chômage à deux chiffres tout en souffrant d’un déficit endémique dans certains métiers et qualifications. Car, entre-temps, l’appareil éducatif a continué à produire des qualifications ou plus exactement des non-qualifications peu en rapport avec les besoins réels du pays.

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Publié par
Mohamed Ben Abderrazek